La maison du pêcheur
Le cinéaste Alain Chartrand et son monteur Yves Chaput nous ont récemment quittés. Pour leur rendre hommage, nous présentons deux films qui rendent compte de leur collaboration et de leur complicité.
Été 1969. Bernard Lortie, 19 ans, le fils d’un pêcheur gaspésien, débarque à Percé pour trouver du travail. Il y fait la rencontre de Paul, Jacques et Francis, militants indépendantistes venus ouvrir un restaurant, La Maison du pêcheur, pour accueillir et politiser les jeunes. Des hippies de toutes les régions du Québec affluent bientôt à La Maison du pêcheur, ce qui dérange le Conseil municipal et plusieurs commerçants. Le conseiller municipal André Duguay, propriétaire d’un camping, est particulièrement vindicatif. La demande du permis de restauration est refusée, mais le groupe décide d’opérer quand même. Séduit par les idées du trio, Bernard s’implique de plus en plus dans leur projet et participe même à l’occupation d’un poste de radio pour y défendre les pêcheurs gaspésiens. Les relations s’enveniment avec les élites locales qui mènent une violente attaque des lieux, en utilisant le camion d’incendie de la ville. Suite à ces événements, Bernard choisit de rentrer à Montréal avec ses nouveaux amis. Le groupe adhérera au Front de libération du Québec (FLQ) et sera parmi les principaux acteurs de la crise d’Octobre.
Alain Chartrand
Né en 1946 à Longueuil, fils du syndicaliste Michel Chartrand et de l’écrivaine Simonne Monet-Chartrand, Alain Chartrand fait ses premiers pas au cinéma en enchaînant les petits métiers avant de devenir assistant réalisateur. Il réalise en parallèle ses propres courts métrages en 8 mm, avant de signer un premier long en 1972, Isis au 8. Il s’est investi au sein de plusieurs organismes professionnels et a activement milité au fil des décennies pour la syndicalisation des gens de sa profession. En tant que cinéaste, il a connu le succès avec Ding et Dong, le film en 1990. Suivront entres autres Le jardin d’Anna, Un homme de parole (sur son père), Une vie comme rivière (sur sa mère) et, en 2013, son dernier film, La maison du pêcheur. Il s’est également illustré à la télévision en réalisant plusieurs séries, dont Chartrand et Simonne et Simonne et Chartrand, consacrées à la vie de ses parents.
Photo : Simon Bujold, Jacques Gratton | Collections de la Cinémathèque québécoise
