Le premier dossier de COPIE ZÉRO consacré à Georges Dufaux, cinéaste du direct, n’est pas un effet du hasard. Redécouvrir notre cinéma dans une de ses plus riches et plus tenaces traditions, celle du direct, c’est s’offrir une amulette porteuse de bonne chance, c’est vouloir passer par la grande allée.
Choisir Georges Dufaux, le mettre en exergue, faire une rétrospective de son œuvre, lui qui a travaillé de longues années dans l’ombre, est un événement qui se faisait attendre depuis beaucoup trop de temps.
Ce cinéaste, artisan et maître de ce qu’il y a de plus original dans notre cinéma, le direct, nous honore d'une œuvre exceptionnelle par sa qualité, sa diversité et son étendue. Un défi qu’il nous fallait relever : retracer tous les films où il a travaillé, sans en oublier un seul. Nous espérons y être parvenus.
Dans une entrevue qu’il nous a accordée, Georges Dufaux explique longuement, en homme expérimenté et profondément passionné, pourquoi et pour qui il fait du cinéma. Nous y découvrons l’homme-cinéaste dans la pleine maîtrise tant de son travail que de son art, celui de la tendresse et de l’émotion d’une image.
Nous avons en outre demandé à Clément Perron et à Diane Létourneau de témoigner de leur collaboration avec Dufaux. À Michel Vanier, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal, nous avons enfin proposé d’écrire un texte sur LES ENFANTS DES NORMES, le dernier film de Dufaux, en tenant compte que ce film est un film-référence propice à la réflexion collective sur le thème de l’éducation. Ce texte nous ouvre donc à une interrogation qui nous concerne tous.
Nous espérons que tous ces écrits et la rétrospective des films de Dufaux que la Cinémathèque québécoise organise contribueront à une appréciation renouvelée et dynamique de l’œuvre de ce caméraman et cinéaste hors pair.
Pierre Jutras