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Annuaire 1984 : courts et moyens métrages québécois réalisé en collaboration avec
July 1985

L’annuaire 1984 des courts et moyens métrages québécois se distingue des catalogues précédents en ce qu’il se veut principalement un outil de recensement et de repérage de ce type de production au Québec. Nous avons retenu les informations filmographiques minimales sur chaque film et pour les retrouver, trois index ont été établis: index des réalisateurs, index des maisons de production, index des séries. Nous avons par contre éliminé toutes les informations qui donnent une idée du contenu de ces films, ce qui inclut notamment les résumés et les index Précis anglais et français que l’on retrouvait dans le répertoire 1983.

Ces contingences ne signifient pas que nous avons sacrifié la qualité des informations disponibles sur chaque film; nous avons seulement réorienté la manière d’y avoir accès. En effet tous les films sont dorénavant versés à la banque de données FORMAT avec tous leurs éléments de référence : titre, durée, année, générique, production, distribution, résumé, index Précis, etc. À partir de maintenant, le public peut consulter cette banque de données et trouver les informations qu’il cherche non plus pour une seule année comme nous y obligeait un annuaire, mais pour plusieurs années; la banque est en effet mise à jour de façon continue et recense déjà près de 14 000 titres. L’index Précis, dans ce contexte, combiné à la description et à la catégorie du film, devient l’outil par excellence, conçu pour l’ordinateur, pour retrouver un ou des films quand c’est leurs sujets qui nous intéressent.

Serge Thériault dans L'OBJET de Roger Cantin et Danyèle Patenaude Coll. Cinémathèque québécoise Serge Thériault dans L'OBJET de Roger Cantin et Danyèle Patenaude (1984)
© ACPAV

Parmi ses nombreux services de référence, le centre de documentation de la Cinémathèque offre l’accès à FORMAT. L’usager n’a qu’à transmettre au personnel ses requêtes et la recherche est effectuée quotidiennement en fin d’après- midi. Le résultat peut lui être transmis sous forme imprimée. On peut interroger la banque d’après plusieurs critères: Index sujet Précis, Titre, Titre de série, Description, Langue, Genre de matériel audiovisuel, Couleur / n & b. Durée, Date de production, Producteur, Réalisateur, Générique, Interprétation, Grandes catégories (sports, sociologie, arts, urbanisme, etc.). Tous ces critères peuvent être combinés pour répondre de la manière la plus précise possible aux interrogations de l’usager. FORMAT, c’est en définitive un catalogue polyvalent de la production canadienne et québécoise. Valoriser l’accès à FORMAT nous a commandé de réviser notre annuaire courts et moyens métrages. Cela fut fait au profit d’une plus grande exhaustivité dans l’accès à l'information.

Cet annuaire recense environ 480 titres de films, ce qui inclut un certain nombre de films qui existent en version française ou anglaise. Les deux tiers de ces films sont en langue française. À lire ces chiffres, on pourrait s’imaginer que la production de courts et moyens métrages est florissante au Québec. En effet elle l’est à cause de la présence à Montréal de l'Office national du film qui accapare 20% de cette production. Par contre il faut se garder du piège des chiffres. 45% de ces films font une minute ou moins, ce qui inclut notamment les films publicitaires et les ouvertures animées que nous avons recensées; cela indique la part importante qu’ils occupent dans l’économie du cinéma. Entre 2 et 24 minutes, on retrouve 20% des films tandis que le quart dure entre 24 et 29 minutes, c’est-à-dire qu’il est conçu, d’une manière ou d’une autre, pour une diffusion éventuelle à la télévision. Entre 30 et 60 minutes, on ne retrouve que 12% des films, la moitié de ce pourcentage occupant le créneau 56-60 minutes imposé par la télévision. Il n’y a pas, dans tous ces pourcentages, de différences majeures d’avec 1983.

Regardons maintenant le contenu de ces films en nous servant des facilités d’interrogation que permet FORMAT. 12% relèvent du cinéma d’animation et 11 % de la fiction. Même en excluant le film publicitaire, on constate que le documentaire constitue toujours le bloc majoritaire du court et moyen métrage québécois. Pour avoir une idée plus précise encore du contenu des films, prenons la peine de les ventiler d’après les grandes catégories qui se retrouvent dans la banque. Précisons d’abord que tous les films ne sont pas nécessairement inclus dans une grande catégorie, on n’y retrouve que ceux dont le contenu est significatif. Sur les vingt-neuf catégories, seize représentent respectivement moins de 1% des films; ce sont Agriculture, Artisanat, Droit, Écologie, Éducation, Géographie, Guerre, Handicapés, Histoire, Journalisme, Médecine, Politique, Protection contre les accidents, Sécurité et défense, Transport, Travail et Syndicats. Autrement dit ces sujets sont actuellement quasi absents de notre cinématographie. Pourtant certains peuvent sembler à la mode, comme l’écologie, tandis que d’autres l’ont été, comme l’artisanat. Les autres catégories obtiennent entre 2 et 10% des films; ce sont, par ordre décroissant: Arts, Sociologie, Pays étrangers, Sciences, Sports, Ethnographie, Femmes, Littérature, Religion, Psychologie, Urbanisme, Industrie et commerce, Gérontologie. Cette distribution par grandes catégories donne une idée des principaux sujets abordés, librement ou par commandite, par les cinéastes québécois. On n’y retrouve aucune différence majeure d’avec l’an dernier, sauf à la baisse dans le cas des sciences, des sports et de l’ethnographie. Du côté de la production française de l’ONF, la répartition est analogue.

La majeure partie du court et moyen métrage québécois se réalise dans un cadre commandé, pour ne pas dire commandité. C’est là que se matérialise le travail, c’est là que prend ancrage l’économie. Si on y ajoutait la vidéo, comme ce sera le cas l’an prochain, ces affirmations deviendraient encore plus vraies. Les problèmes de ce format cinématographique, ce ne sont pas ces dernières productions qui les rencontrent, mais celles qui penchent davantage vers le film d’auteur, vers l’expression personnelle. C’est à ces points de vue que nous avons donné la parole en accueillant trois cinéastes exemplaires dans leur diversité et leur similarité.

Pierre Véronneau