American History X
Si certaines décennies du cinéma américain sont immédiatement identifiables, ce n’est pas tout à fait le cas des années 1990 et début 2000, qui forment une sorte de continuum de films à cheval sur deux siècles. Comme si le changement d’ère appelait le cinéma américain à se chercher et à se réinventer, entre l’époque des superproductions des années 1990 et la révolution numérique qui commence dans les années 2000. Tandis que certains grands noms prouvent qu’ils n’ont pas dit leur dernier mot (David Lynch, Martin Scorsese, Terrence Malick), de jeunes cinéastes entament leur carrière (Quentin Tarantino, Michel Gondry, Gus Van Sant), confirment leur talent (Todd Haynes, Gregg Araki, Steven Soderbergh) ou réalisent le point d’orgue de leur filmographie avant de s’éclipser (Tony Kaye, Lodge Kerrigan). Toujours est-il qu’il y a un indéniable plaisir à revisiter quelques œuvres phares de ce moment oscillant entre nouveaux imaginaires, goût de la citation et réappropriation des genres.
Après avoir rejoint le mouvement des skinheads néonazis et été emprisonné pour meutre, Derek tente de dissuader son jeune frère de suivre le même chemin qui lui.
Tony Kaye
Principalement réalisateur de vidéoclips et de publicités pendant dix ans, Tony Kaye réalisa son premier long métrage en 1998 : American History X. Son dernier long métrage à ce jour, Detachment, a obtenu le Prix de la critique internationale au Festival du Film Américain de Deauville, en 2011. Préoccupé par les questions morales et sociales de son temps, après avoir soulevé celle du racisme dans American History X, Kaye réfléchit, dans ce film, sur notre responsabilité individuelle et collective.