Chronicle of a Disappearance
Elia Suleiman est cet artiste qui démontre plus que nul autre la capacité du cinéma à faire du territoire et d'un espace géopolitique précis (la Palestine) le lieu d'un théâtre à ciel ouvert où le drame et le comique fusionnent. Tout des déplacements, des mouvements de caméra et des situations ne renvoient qu'à un seul et même sujet : en un lieu désigné, la vie au quotidien, à la fois insoutenable et réelle, jusqu'à l'absurde.
Lauréat du prix Luigi De Laurentiis du meilleur premier film, Mostra de Venise 1996
E.S., incarné par Elia Suleiman qui joue en quelque sorte son propre rôle, est un cinéaste palestinien expatrié qui rentre à la maison. Divisé entre Nazareth et Jérusalem, le film interroge la perte d'identité de la population arabe d’Israël.

Elia Suleiman
Elia Suleiman est un réalisateur, scénariste et acteur palestinien. Il est surtout connu pour son film, Intervention divine (2002), une comédie tragique moderne sur la vie quotidienne dans les territoires palestiniens qui a remporté le Prix du jury au Festival de Cannes. Ce film est le deuxième volet d'une trilogie autobiographique réalisée par Suleiman sur la Palestine, qui comprend également les films Chronique d’une disparition (1996) et Le temps qu’il reste (2009). Souvent comparé à Jacques Tati ou Buster Keaton, Elia Suleiman manie le burlesque et la gravité avec le même sens poétique.
Photo : Maison 4:3
