Cinéma, cinéma
Werner Nold, récemment disparu, est l'un des monteurs marquants du cinéma documentaire au Québec, ainsi qu'un pionnier du cinéma direct. Nous en apportons la preuve en quelques séances, tout en soulignant son apport à titre de réalisateur.
Film-rétrospective, non. Bien sûr, il y a des extraits des films les plus représentatifs de la production française de l'ONF depuis vingt-cinq ans. Mais il y a bien plus : ce film est une déclaration d'amour. Il y a des clins d'œil complices, des témoignages étonnants. Du rire et de l'émotion, des problèmes, des joies... bref tout ce que l'on vit dans une vraie histoire d'amour. Un document unique en son genre, pour le plaisir et la mémoire.

Werner Nold
Né en 1933, en Suisse, Werner Nold a mené une prolifique carrière de monteur, durant plus de 35 ans, à l’Office national du film du Canada. Non seulement Werner Nold a monté de nombreuses œuvres marquantes (Pour la suite du monde, La vie heureuse de Léopold Z, Le temps d’une chasse), mais il s’est aussi voué à l’enseignement, notamment à l’École normale d’enseignement technique de l’Université du Québec à Montréal, à Chicoutimi et au Florida State University, aux États-Unis. Il a été président de la Commission de la qualité professionnelle à l’ONF et président des Rendez-vous du cinéma québécois. En 1985, Werner Nold a été décoré de l'Ordre du Canada. Selon Michel Coulombe, dans Le dictionnaire du cinéma québécois en 1999, si Nold choisit le montage plutôt que la réalisation, c’est qu’il avoue préférer « être un grand soliste plutôt qu’un petit chef d’orchestre obscur ». Peu d’artisans du cinéma québécois auront soutenu le développement et la diffusion du cinéma avec autant d’énergie.
Photo : Collections de la Cinémathèque québécoise

Gilles Carle
Gilles Carle est un graphiste plasticien, réalisateur, scénariste, monteur et producteur québécois. Il joint l'Office national du film du Canada (ONF), en 1960, où il est d'abord documentaliste, puis scénariste avant de réaliser plusieurs documentaires dont Percé on the Rocks. En 1965, il y signe son premier long métrage de fiction, La vie heureuse de Léopold Z, alors qu'on ne l'avait autorisé qu'à réaliser un documentaire. Semoncé par son employeur pour ce fait, il quitte l'ONF pour les Productions Onyx avec lesquelles il scénarise et réalise Le viol d'une jeune fille douce (1968), Red (1970) et Les mâles (1971). Il fonde ensuite les Productions Carle-Lamy avec Pierre Lamy, puis réalise, entre autres, La vrai nature de Bernadette (1972), mettant en vedette Micheline Lanctôt, Daniel Pilon et Willie Lamothe. Au cours des années 1980, il adapte deux classiques de la littérature québécoise au grand écran, Les Plouffe (1981) et Maria Chapdelaine (1983). Il tourne ses derniers longs métrages de fiction au cours des années 1990. Doué pour la scénarisation et la création de personnages complexes mais authentiques, fidèles à leurs réalités culturelles, l'œuvre de Gilles Carle est celle du conte, de la fantaisie et de la fable sociale amusée.
Photo : Collections de la Cinémathèque québécoise
