Cinéma dada / surréaliste
En compagnie de Sylvano Santini, professeur en études littéraires à l’UQAM, cette séance offre le plaisir de voir sur grand écran quelques pépites du cinéma d’avant-garde des années 1920 : de l’irrévérence du mouvement Dada à l’émergence du surréalisme qui lui a succédé, autant d’œuvres pionnières qui ont chamboulé le cinéma et l’art dès le début du XXe siècle.
En présence de Sylvano Santini, professeur en études littéraires à l’UQAM
Chef-d’œuvre du cinéma expérimental d’avant-garde, cet enflammé kaléidoscope d’images présentées sur une bande sonore dynamique signée George Antheil pose un monde en mouvement cependant marqué par des images mécaniques et répétitives.
Conservé dans nos collections
Aidé de Man Ray, Duchamp filme ses rotoreliefs, de petits disques de carton aux motifs spiralés qui tournent sur eux-mêmes.
Conservé dans nos collections
Commandé par Tristan Tzara pour être projeté avant sa pièce de théâtre Le Cœur à gaz, Le retour à la raison est constitué d’un enchaînement rapide de formes géométriques avec des jeux d’ombrage.
Conservé dans nos collections
Une joute d'échec entre Man Ray et Marcel Duchamp est interrompue par un torrent d’eau; Francis Picabia et Erik Satie sautent au ralenti autour d’un canon; une foule poursuit un corbillard en fuite. Entr'acte met le monde sens dessus dessous!
Conservé dans nos collections
Le moins connu des films surréalistes, La coquille et le clergyman a néanmoins été le premier à trouver un écran. Tourné à partir d’un scénario d’Antonin Artaud, il fut par la suite renié par lui. Cela fut d’ailleurs à l’origine d’une émeute menée par une escouade surréaliste à la tête de laquelle se trouvait André Breton, lors de sa première au Studio des Ursulines, à Paris, le 9 février 1928.
Toutefois, plusieurs travaux d’historiens, analysant leur correspondance mutuelle, montrent le contraire. La cinéaste a plutôt respecté, presqu’à la lettre, toutes les indications de l’écrivain-acteur. Même plus, leurs échanges avant et durant le tournage semblent plutôt menés sur un ton fort constructif. Le seul hic étant que le scénariste n’aura pu venir sur le plateau de Dulac, ayant accepté de jouer dans La Passion de Jeanne d’Arc de Dreyer dont le tournage eut lieu simultanément.
Reste l'apport indéniable de talent de Germaine Dulac, cinéaste française qui jouissait à l'époque d'une grande notoriété, appliquant les préceptes d’Artaud pour en faire, envers et contre tous, un véritable film surréaliste.