Dead Man
Il y a longtemps que nous voulions faire une rétrospective de Jim Jarmusch. Au fil du temps, son cinéma, qui a d'abord accompagné le no-wave new-yorkais et une forme très branchée et esthète de l'underground américain, s'est déplacé sur des terrains extravagants. Western sous acide (Dead Man), film de samouraï en plein New York (Ghost Dog: The Way of the Samurai), film de vampires désabusés (Only Lovers Left Alive), entre diverses déambulations et cavales en tous genres (Down by Law; Night on Earth; The Limits of Control)... Puis, un chef d'œuvre des récentes années, Paterson.
Deuxième moitié du 19e siècle, William Blake s’embarque pour l’Ouest afin d’y être comptable. Gravement blessé à la suite d’une altercation, William prend la fuite. Il rencontre Nobody, un autochtone cultivé, qui le prend pour le poète anglais du même nom que lui. Ensemble, ils errent sur les terres inhospitalières de l’Ouest.

Jim Jarmusch
Jim Jarmusch est initié au monde du cinéma par sa mère qui le dépose au cinéma local pendant qu'elle fait les courses. Marqué par Antonioni, Mizoguchi, Ozu, qu'il découvre à la Cinémathèque française, il s'inscrit à l’université de New York en cinéma. Son film de fin d'études, Permanent Vacation, est présenté dans de nombreux festivals en 1980. Les caractéristiques qui définiront le style et les scénarios de Jarmusch sont déjà en partie présentes dans ce film : dandysme désabusé d'anti-héros, travail dans l'ascèse, penchant pour les marginaux, tendance à montrer un quotidien étrange, décalé. Il réalise ensuite des films tels que Stranger Than Paradise (1984), lauréat de la Caméra d’or au Festival de Cannes et du Léopard d’or au Festival de Locarno, Down by Law (1986), Ghost Dog: The Way of the Samurai (1999), Broken Flowers (2005), lauréat du Grand Prix du Festival de Cannes, Only Lovers Left Alive (2013) et Paterson (2016).
Photo : Véro Boncompagni | Collections de la Cinémathèque québécoise
