Don't Cry, Pretty Girls!
Cette cinéaste hongroise a été l'une des pionnières du cinéma au féminin écrit à la première personne. Diffusés de temps en temps au Québec, ses films n'ont pas été vus depuis longtemps, malgré une proximité au long cours (elle a réalisé l'un des Contes pour tous, produit par Rock Demers). À la faveur d'un projet de restaurations majeur, nous présentons des nouvelles copies de ses films les plus emblématiques, auxquelles s'ajoutent deux films en provenance de nos collections.
Peu de dialogues rythment ce film musical qui retrace l'odyssée d'une jeune femme (Jaroslava Schallerová, vedette du classique de la Nouvelle Vague tchèque Valerie and Her Week of Wonders) qui, à la veille de son mariage avec un ouvrier d'usine, connaît un dernier moment de liberté lorsqu'elle s'enfuit avec un groupe en tournée.
Márta Mészáros
Née en Hongrie, Márta Mészáros passe ses premières années en Union soviétique, son père communiste s’y étant réfugié pour fuir la dictature de son pays d’origine. Mais il disparaît lors des purges staliniennes à la fin de années 1930. Peu après, Mészáros perd également sa mère. Ces tragédies précoces auront un impact sur la part autobiographique de son œuvre. Suite à des études cinématographiques à Moscou, elle revient en Hongrie et réalise de très nombreux courts métrages, notamment en documentaire, aspect qui perdurera dans son œuvre ultérieure. Dans les années 1960, elle rejoint le Mafilm Group 4 et rencontre le cinéaste Miklós Jancsó, qui devient son mari. En 1968, Cati fait d’elle la première femme à réaliser un long métrage en Hongrie. Mészáros enchaîne ensuite les films, défiant parfois la censure et ne reculant devant aucun sujet de société. Politique, féministe, formellement audacieuse, son œuvre a rencontré au fil des ans un succès à la fois critique et public, faisant d’elle un nom incontournable du cinéma d’Europe de l’Est.