Giants and Toys
Bien que moins connu en Occident que certains de ses contemporains, Yasuzō Masumura (1924-1986) est l’un des cinéastes majeurs de l’après-guerre et de la mouvance qu’on a appelé la Nouvelle vague japonaise. Tout en menant une carrière prolifique en studio, il a su s’imposer comme un auteur à part entière grâce à un style et des thèmes aussi audacieux que maîtrisés. Dans ses films, souvent centrés sur des personnages féminins combatifs, la séduction, la sexualité et la perte de l’innocence font office de révélateur des relations de pouvoir perverses ou hypocrites qui sous-tendent la société.
Les responsables de la publicité de trois entreprises japonaises rivalisent d’inventivité pour dominer la vente de caramels. Nishi, employé ambitieux de la World, a l’idée d’embaucher Kyoko, une jeune fille des bas quartiers, pour la transformer en égérie de la marque. Il y parvient si bien qu’elle devient une véritable idole. Tandis que Nishi s’épuise à la tâche, Kyoko découvre et s’adapte avec désillusion au cynisme du monde capitaliste moderne.
Yasuzō Masumura
Yasuzō Masumura est un réalisateur japonais de la Nouvelle vague japonaise. Né à Kōfu sur l'île de Honshū, il suit les cours de droit de l'Université de Tokyo, qu'il abandonne pour travailler comme assistant réalisateur aux studios Daiei. Il choisit ensuite de retourner à la même université, cette fois-ci pour étudier la philosophie. Il en sort diplômé en 1949. Il obtient ensuite une bourse d'études qu'il utilise pour apprendre la réalisation au Centro sperimentale di cinematografia, en Italie, sous la tutelle de Michelangelo Antonioni, Federico Fellini et Luchino Visconti. Il revient au Japon en 1953, et à partir de 1955, il devient assistant-réalisateur sur des films réalisés par Kenji Mizoguchi, Kon Ichikawa et Daisuke Ito. Il réalise enfin son premier film, Kisses, en 1957. Jusqu'en 1982, il dirige 57 films, dont les plus célèbres : Red Angel (1966), Giant and Toys (1958), Blind Beast (1969), Seisaku's Wife (1965), The Hoodlum Soldier (1965) et Irezumi (1966).
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Yasuzō Masumura et ses anges redoutables
Précurseur de la «Nouvelle Vague japonaise», Masumura incarne l’esprit contestataire qui émerge à l’aube des années 1960 avec des films aux accents sulfureux, dénonçant aussi bien les travers du monde moderne que les principes étouffants de la société traditionnelle.