Le général Della Rovere
Des années 1940 aux années 1970, Vittorio De Sica s’est forgé une place de choix au panthéon des cinéastes italiens. Il a été l’un des précurseurs du néoréalisme, courant dont il a réalisé certaines des œuvres les plus emblématiques. Mais il a également su s’en détacher et embrasser de nouveaux genres dans les décennies qui ont suivi, adaptant les grands auteurs de son temps, se prêtant au jeu en vogue du film à sketches, excellant dans la comédie comme dans le drame, offrant à ses acteurs certains de leurs plus beaux rôles, Sophia Loren en tête. Maître de l’émotion à l’écran, De Sica a toujours su filmer la société italienne avec autant de lucidité que d’humanité. En plus de son parcours de cinéaste, il a mené une prolifique carrière d’acteur, dont nous présentons deux exemples marquants dans le cadre de cette rétrospective.
Lauréat du Lion d'or, Mostra de Venise 1959
Un homme profite de la présence des Allemands dans l’Italie fasciste pour exploiter les familles des partisans déportés. Découvert par les Allemands, on l’oblige à prendre en prison la place du général Della Rovere, chef de résistance.

Roberto Rossellini
Roberto Rossellini est l'un des réalisateurs les plus importants de l'histoire du cinéma italien, qu'il a contribué à faire connaître au monde entier avec des films tels que Rome, ville ouverte (1945), Païsa (1946) et Allemagne année zéro (1948), faisant de lui l'un des pères du néoréalisme. Issu d’une famille bourgeoise romaine, Rossellini a grandit dans une atmosphère artistique et culturelle. Son père, constructeur du premier cinéma de Rome, lui permet d’assister à de nombreuses projections dès son plus jeune âge. Après quelques courts métrages, il réalise ses trois premiers longs métrages, Le navire blanc (1941), Un pilote revient (1942) et L'homme à la croix (1943) formant sa Trilogie fasciste. Son film Rome, ville ouverte (1945), tourné alors que le régime fasciste prend fin, remporte le Grand Prix (Palme d'or) du Festival de Cannes en 1946. Il enchaîne avec Païsa, tourné avec des acteurs non-professionels, puis Allemagne année zéro (1948), qui obtient le Grand prix et le Prix du meilleur scénario au Festival de Locarno. À la fin des années 1940, après avoir reçu une lettre d'Ingrid Bergman, les deux commencent une histoire qui les propulse sous les feux de la rampe. Ensemble, ils travailleront sur plusieurs films dans les années 1950, dont Stromboli, leur première collaboration. Rossellini poursuivra sa carrière de cinéaste jusqu'au milieu des années 1970, peu avant sa mort.
