Le temps qu'il reste
Elia Suleiman est cet artiste qui démontre plus que nul autre la capacité du cinéma à faire du territoire et d'un espace géopolitique précis (la Palestine) le lieu d'un théâtre à ciel ouvert où le drame et le comique fusionnent. Tout des déplacements, des mouvements de caméra et des situations ne renvoient qu'à un seul et même sujet : en un lieu désigné, la vie au quotidien, à la fois insoutenable et réelle, jusqu'à l'absurde.
Le temps qu'il reste est un film partiellement autobiographique, basé sur les journaux privés du père d'Elia Suleiman. Il se construit autour de quatre moments clés de sa vie de famille, allant de 1948 à l'époque actuelle. En y mêlant ses propres souvenirs, Suleiman dépeint la réalité quotidienne des Palestiniens qui sont demeurés sur leurs terres d'origine, vivant comme une minorité dans leur propre pays.

Elia Suleiman
Elia Suleiman est un réalisateur, scénariste et acteur palestinien. Il est surtout connu pour son film, Intervention divine (2002), une comédie tragique moderne sur la vie quotidienne dans les territoires palestiniens qui a remporté le Prix du jury au Festival de Cannes. Ce film est le deuxième volet d'une trilogie autobiographique réalisée par Suleiman sur la Palestine, qui comprend également les films Chronique d’une disparition (1996) et Le temps qu’il reste (2009). Souvent comparé à Jacques Tati ou Buster Keaton, Elia Suleiman manie le burlesque et la gravité avec le même sens poétique.
Photo : Maison 4:3
