Les Vidéographes : Au-delà du réel
En 2021, Vidéographe fête ses 50 ans d’engagement continu envers la recherche et le rayonnement de la vidéo et des pratiques expérimentales de l’image en mouvement. Toujours animé par le feu de ses fondateurs et fondatrices, Vidéographe propose une célébration traçant des ponts entre les générations d’artistes qui s’y sont rassemblé.e.s et qui sera axée sur la création, la collaboration et le partage des œuvres de sa collection.
Robert Forget, l'initiateur de Vidéographe, nous présente la salle de montage, le vidéothéâtre et tout ce qui s'y rattache.
En perdant son emploi, un homme se voit dans l'obligation de demander de l'aide sociale. Il déménage dans un quartier où les loyers sont à la mesure de ses moyens. Il y découvre un monde dont il ne soupçonnait pas l'existence et qu'il n'arrive pas à comprendre. Il filme et enregistre des bribes de cette réalité qui l'entoure. Graduellement, il calque sans s'en rendre compte les comportements de ses voisins.
Des chiens, des chaises et du spaghetti. Jeux au-dessus du vide.
C'est l'histoire d'une histoire d'amour. Souvent on croit que les histoires d'amour se vivent en position couchée, très très couchée. Mais non, l'amour se vit debout. Alors, je la raconte les deux pieds dans la neige. Je joue avec et à l'intérieur des limites de l'écran afin de traduire combien l'amour tend vers la liberté. Même lorsqu'il s'agit d'une histoire captive de son histoire et de sa forme, ici la vidéo.
À première vue, un monde les sépare. Il habite Monaco, est jeune, pétant de santé et millionnaire. Elles vivent dans un demi sous-sol à Québec, sont retraitées et se ruinent la santé à coup de pilules, de cafés et de cigarettes. Pourtant, ces êtres, que tout sépare, partagent une même passion : la course automobile. Tourné lors du Grand Prix de Formule 1 1997, Le Beau Jacques suit en direct, par procuration télévisuelle, les actions parallèles de Jacques Villeneuve et des deux tantes du réalisateur, les plus grandes fans du coureur automobile. Ce court métrage aux allures d'album de famille est en quelque sorte un essai tragicomique sur l'identification des spectateurs face à leurs idoles.
C'est la nuit de Noël. Pierre, principal protagoniste de Après Brenda du même auteur, couche dans un couloir désert. Accompagné d'une bouteille, il crie sa solitude, son désespoir et adresse une prière au Christ.
« Ainsi peut-on résumer le sujet de Petit Jésus. Mais qu'éprouve-ton trois minutes durant ? D'abord, de l'embarras et de la gêne. Cumming film son personnage en gros plan, son nez coule, et l'envie nous prend de rire tant la scène paraît grotesque et pathétique à la fois. Les chœurs ampoulés de la musique (celle de Once Upon a Time in America) ajoutent une distance et donnent un effet comique à l'ensemble. Pourtant, autre chose émane de cet homme souffrant qui déclame sa peine. Quelque chose d'universel, issu du tragique de la condition humaine. D'où vient cette impression ? Peut-être, par-delà les maux déclinés par notre homme, de ce que la caméra le fixe ostensiblement, là où naturellement le regard voudrait fuir. De ce que le temps se développe, obstinément, et que le personnage s'impose avec toute sa densité, son lyrisme. Quelque chose passe et nous bouleverse. Peu importe ce qu'a fait Pierre auparavant. Il devient une icône de la dereliction. Et l'envie de rire nous quitte totalement. »
(Bertrand Bacqué, Visions du réel, 2002)
The Coldest Day of the Year se déroule dans un futur ou un événement cataclysmique a rendu impossible la traçabilité d'une signification cohérente du passe et la narration d'un récit du présent. La narratrice pense avoir aperçu quelqu'un d'autre dans ce paysage ravage. Elle tente de retrouver cette silhouette et raconte un voyage qui retrace les ombres de sa présence. À l'aide de décors éphémères, d'accessoires et de collages, The Coldest Day of the Year relate la quête de compréhension d'un horizon en constante évolution et de la possibilité d'élire domicile.