Les voleurs de job
Tahani Rached vient d'obtenir la plus haute récompense au Québec donnée en cinéma. À cette occasion, nous présentons quelques-uns de ses films marquants, soucieux des constats sociaux mais aussi d'une forme d'enchantement salvateur.
Aperçu des conditions de vie de plusieurs travailleurs immigrés au Québec qui doivent, pour gagner leur vie, accepter des emplois pénibles et mal payés. Avec ce premier long métrage 16 mm, le seul réalisé en dehors de l'ONF, Rached établit un nouveau regard engagé sur l'immigration au Québec. Tourné principalement à Montréal, elle donne la parole à plusieurs personnages qui traduisent de l'intérieur une situation vécue de travailleurs et travailleuses inscrite jusque dans leur corps. Il est à noter la place laissée à la chanson qui inaugure un trait particulier du cinéma de Rached lorsqu’elle la laisse devenir témoignage et donnée sociologique.

Tahani Rached
Née au Caire en 1947, Tahani Rached s’installe à Montréal en 1966. Elle entre à l’École des Beaux-Arts. Elle se tourne ensuite vers le travail communautaire, avant de découvrir la vidéo au contact d’artistes new-yorkais comme Robert Kramer. Elle réalise son premier documentaire, Pour faire changement, au début des 1970. Quelques vidéos et documentaires syndicaux plus tard, elle signe en 1980 un premier long métrage remarqué, Les voleurs de job, sur les conditions de travail des immigrés. Elle rejoint ensuite l’ONF, où elle réalise des films pendant près de vingt-cinq ans. Au cours de cette période, elle va tourner au Québec mais aussi au Liban, en Haïti et en Égypte. Après son départ de l’ONF en 2004, elle retourne dans son pays natal où elle tourne trois films engagés sur la société et l’histoire égyptiennes.
Photo: Collections de la Cinémathèque québécoise
