Cette programmation, qui puise dans le catalogue de la Cinémathèque Afrique de l’Institut français, offre l’occasion de découvrir les œuvres récentes et souvent inédites de cinéastes de la relève du continent africain.
Guinée-Bissau, 1969. Une guerre violente oppose l’armée coloniale portugaise aux guérilleros du Parti Africain pour l'Indépendance de la Guinée. Nome quitte son village et rejoint le maquis. Après des années, il rentrera en héros, mais la liesse laissera bientôt la place à l’amertume et au cynisme.
Sana Na N'Hada
Sana Na N'Hada est un réalisateur bissau-guinéen. Dès l'âge de 13 ans, il s’engage dans la guerre d'Indépendance de son pays. Remarqué par le leader révolutionnaire Amilcar Cabral, il est envoyé à Cuba à 17 ans, avec Flora Gomes, Josefina Lopes Crato et José Bolama Cobumba, pour apprendre le cinéma et documenter la cause. Il commence sa carrière de cinéaste avec deux courts métrages qu’il réalise en compagnie de Flora Gomes. En 1978, il devient directeur de l’Instituto Nacional de Cinema e Audiovisual de Guinée-Bissau (INCA), qu’il co-fonde. Dans son film Nome, présenté dans la section ACID du Festival de Cannes 2023, il intègre des images d’archives tournées dans les années 1970, les juxtaposant à un récit fictionnel. Le film raconte l’histoire d’un combattant devenu truand une fois l’indépendance de son pays. Son cinéma entrelace les luttes d’indépendance contre l’occupation portugaise et une méditation sur la destruction des sociétés traditionnelles en Guinée-Bissau. Il y voit un modèle écologique où les humains acceptent les puissances naturelles auxquelles ils savent appartenir pour affronter les défis du monde moderne.