Swept Away
Lointaines et mystérieuses, hostiles ou voluptueuses, microcosmes infernaux ou mondes rêvés, les îles ont toujours éveillé l’imaginaire des cinéastes. Isolées par nature, elles sont bien souvent des lieux de perdition, de façon métaphorique ou littérale, propices à l’errance, à l’introspection et à l’oubli. Circonscrites par les eaux, elles sont le décor idéal de huis clos et d’aventures intenses où la mise en scène se plie aux contraintes géographiques. Alors que bien des îles réelles sont aujourd’hui en voie de perdition, nous vous proposons de revisiter quelques îles de fiction sur le rivage desquelles le cinéma s’est merveilleusement échoué.
Avec pour toile de fond les beautés de la Méditerranée, Swept Away est le film le plus célèbre et le plus controversé de Lina Wertmüller autour du sexe, de l'amour et de la politique. Sur un élégant yacht naviguant au large des côtes de la Sardaigne, Raffaella (Mariangela Melato), une capitaliste riche et ravissante, prend plaisir à tourmenter Gennarino (Giancarlo Giannini), un marin communiste. Mais le destin invente un autre scénario et les rôles s'inversent lorsque les deux se retrouvent échoués ensemble sur une île déserte. Raffaella doit se soumettre à Gennarino pour survivre, jusqu’à un climax dramatique au moment de leur sauvetage. Ils vont devoir déterminer si leur amour peut survivre aux dures réalités de la civilisation.

Lina Wertmüller
Lina Wertmüller est une scénariste et réalisatrice de cinéma italienne. Elle est surtout connue pour avoir réalisé, au cours des années 1970, une série de films satiriques comme The Seduction of Mimi, Love and Anarchy, qui vaudra le prix d'interprétation masculine à Giancarlo Giannini au Festival de Cannes 1973, Swept Away et Seven Beauties. Ce dernier film permet à Wertmüller de marquer l'histoire du cinéma en devenant la première femme à recevoir une nomination à l'Oscar de la meilleure réalisatrice. Elle tourne ensuite un film canado-italien, A Night Full of Rain, puis Blood Feud, en 1978, avant de s’éloigner du cinéma pendant quelques années. À son retour en 1983, elle revient avec une comédie avant de réaliser sa seule œuvre totalement dramatique, Camorra, en 1986. Par la suite, elle continue à tourner, travaillant parfois pour la télévision et proposant des films incorporant humour et critique sociale. En 2019, l’Académie lui décerne un Oscar d'honneur pour l'ensemble de son œuvre.
