Revisiter Antarctic Traces
Une voix glisse sur les terres désolées de la Géorgie du Sud, île britannique perdue dans l’Océan Atlantique, toute proche d’un continent silencieux : l’Antarctique. Loin de l’imaginaire qui entoure ces terres de blancheur et de mystère, on nous rappelle qu’elles furent le lieu de déploiement d’une industrie meurtrière dont les ruines jonchent encore les côtes rocheuses.
L’artiste multidisciplinaire autrichienne Michaela Grill propose ici une mise en dialogue entre création et investigation. Dans son moyen métrage Antarctic Traces (2019), les chiffres de la chasse au phoque et à la baleine se heurtent à la beauté magistrale des images. La captation vivante de ces paysages fait face aux archives figées, cartes, films et photographies d’époque qui témoignent de l’exploitation animale et naturelle ayant sévi sur le territoire. L’être humain n’a cessé de réclamer la propriété de ces terres, de leurs ressources, et des êtres vivants qui y ont élu domicile. En ressort une histoire prise entre violence et émerveillement face au gigantisme des mammifères qui y ont péri et des étendues silencieuses qui ont accueilli leurs carcasses.
Michaela Grill
Michaela Grill est une artiste et cinéaste autrichienne basée à Montréal. Elle étudie à Vienne, Glasgow et Londres (Goldsmith College). Depuis 1999, elle a réalisé de nombreux films, œuvres vidéo, installations et performances vidéo en direct. Son travail a été diffusé sur la scène internationale, notamment au MoMA à New York, à la National Gallery of Art à Washington, au Centre Pompidou à Paris, au Museo Reina Sofia à Madrid, à La Casa Encendida à Barcelone, à l’ICA à Londres, ainsi que dans plusieurs cinémathèques. Ses œuvres vidéo ont été présentées dans plus de 150 festivals internationaux. Elle est lauréate du « Outstanding Artist Award » décerné par le Ministère des arts et de la culture autrichien (2010).