A Tale of Sorrow and Sadness
Avant-gardiste, sulfureux et indomptable, Seijun Suzuki n’a jamais cessé d’expérimenter au cours d’une carrière marquée notamment par son renvoi des studios Nikkatsu en 1967. Son radicalisme esthétique et son détournement audacieux des genres avaient une longueur d’avance. De Jim Jarmusch à Wong Kar-wai, nombreux sont les cinéastes contemporains qui se sont ainsi réclamés de son influence. Alors que Suzuki aurait eu cent ans cette année, nous présentons les six copies 35mm importées pour l’occasion par la Japan Foundation. Ce rare ensemble permet de traverser la filmographie du cinéaste, de ses débuts à son retour dans les années 1980 en passant par la pierre angulaire de son œuvre qu’est Tokyo Drifter.
Une jeune mannequin est recrutée pour devenir le nouveau visage sexy du golf féminin. Exploitée par une bande de machos, Reiko (Yoko Shiraki) se révèle néanmoins extrêmement douée pour ce sport et se retrouve piégée par le salaire de sa célébrité lorsqu'un fan obsédé la traque et la fait chanter.
Seijun Suzuki
Seijun Suzuki, né Seitaro Suzuki (24 mai 1923 - 13 février 2017), est un réalisateur, acteur et scénariste japonais. Ses films sont réputés pour leur style visuel déroutant, leur humour irrévérencieux et leur sens du spectacle qui défie la logique. Il a réalisé environ 40 films les studios de la Nikkatsu entre 1956 et 1967, travaillant surtout dans le genre yakuza. Son style de plus en plus surréaliste a commencé à attirer l'ire du studio en 1963 ce qui a abouti à son licenciement suite à Branded to Kill (1967), et à sa mise à l'index pendant 10 ans. En tant que cinéaste indépendant, il a été acclamé par la critique pour sa trilogie Taishō, Zigeunerweisen (1980), Kagero-za (1981) et Yumeji (1991). Ses films sont restés largement inconnus en dehors du Japon jusqu'à ce qu'une série de rétrospectives en salle à partir du milieu des années 1980, la sortie en vidéo de films clés tels que Branded to Kill et Tokyo Drifter à la fin des années 1990 et les hommages rendus par des cinéastes aussi acclamés que Jim Jarmusch, Takeshi Kitano, Wong Kar-wai et Quentin Tarantino permettent sa redécouverte à l'international. Suzuki a continué à faire des films de manière sporadique.