L'entrepreneur, philanthrope, producteur et réalisateur Daniel Langlois et sa conjointe, Dominique Marchand, se sont éteints en décembre 2023 dans des circonstances tragiques. La Cinémathèque québécoise rend hommage à ce bâtisseur en projetant trois films auxquels il est étroitement associé. Tout d’abord, Tony de Peltrie (1985), coréalisé avec Pierre Lachapelle, Philippe Bergeron et Pierre Robidoux, allait jeter les bases de la révolution numérique et mener à la création de Softimage. Langlois, c’est aussi celui qui a accompagné et soutenu les créateurs en implantant le numérique dans le processus créatif et technique grâce à sa maison de production Media Principia. Nous avons ainsi retenu deux titres marquants de 2003 : La face cachée de la Lune, adaptation par Robert Lepage de sa pièce de théâtre, puis Amelia, transposition à l’écran du spectacle de danse de La La La Human Steps par le chorégraphe Edouard Lock.
Dans cette version cinématographique de la chorégraphie d'Édouard Lock, rarement de la danse aura été aussi saisissante à voir sur grand écran. Les images filmées par André Turpin sont montées avec cadence et finesse, ce qui magnifie une chorégraphie d'une grande richesse.
Édouard Lock
Édouard Lock est un chorégraphe, photographe et cinéaste québécois d'origine marocaine. De 1974 à 1979, il crée des œuvres pour le Groupe Nouvelle Aire, les Grands Ballets Canadiens, le Musée des beaux-arts de Montréal et le Musée d'art contemporain de Montréal. Il fonde ensuite la troupe de danse La La La Human Steps qu’il dirige jusqu'à sa dissolution en 2015. En 1985, Human Sex établit Édouard Lock parmi les grands chorégraphes de réputation internationale. Au cinéma, il réalise notamment les films Le petit musée de Vélasquez (1994), Amelia (2003) et Écho (2021), tous adaptés de ses propres chorégraphies.
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À propos de Daniel Langlois
Daniel Langlois
Diplômé de l’École de design de l’UQAM, Daniel Langlois joint l’ONF en 1980. Recruté par Robert Forget, il y fera sa marque en collaborant notamment aux films Rectangle et rectangles, de René Jodoin, et Transitions, de Colin Low et Tony Ianzelo, tourné en IMAX. Son passage à l’ONF est relativement court. Simultanément, en marge de son emploi à l’ONF, il coréalise Tony de Peltrie (1985) avec Pierre Lachapelle, Philippe Bergeron et Pierre Robidoux. Ce film charnière (car il constitue une étape importante et spectaculaire dans le déploiement du numérique au cinéma) mènera à la fondation de Softimage, une entreprise de développement de logiciels d’animation 3D que Langlois vend à Microsoft en 1997.
Daniel Langlois s’investit dans la philanthropie culturelle en fondant le Complexe Ex-Centris et en participant au redressement du Festival du nouveau cinéma. En 1997, il crée la Fondation Daniel Langlois dont l’objectif est d’encourager les initiatives favorisant la rencontre des arts et des technologies nouvelles. Attentif aux progrès du numérique, il fonde DigiScreen, une entreprise de diffusion de films numériques utilisant un réseau satellitaire, et Media Principia, un studio soutenant les projets faisant usage du numérique et des technologies nouvelles.
Langlois se défait du Complexe Ex-Centris en 2011 et consacre ses énergies à des projets liés au développement durable. Sa conjointe, Dominique Marchand, et lui mettent sur pied l’organisation Resilient Dominica, pour soutenir la Dominique à la suite de la dévastation laissée par l’ouragan Maria en 2017, et y établissent un projet hôtelier autosuffisant, Coulibri Ridge. Daniel Langlois et Dominique Marchand nous ont malheureusement quittés trop rapidement le 1er décembre 2023.
