Belle Famille
Fin 2021, le cinéaste Serge Giguère a obtenu la plus haute distinction accordée à un cinéaste au Québec. Profitons de cette occasion pour partir à la redécouverte d'une oeuvre généreuse, balisée par le souci de portrait (Oscar Thiffault), la prise en compte sans délai des enjeux sociaux actuels (Depuis que le monde est monde ; À force de rêves) et une attention précise, minutieuse accordée à ce que l'on appelle le «réel». Nous présenterons plusieurs nouvelles copies restaurées par nos soins, en présence du cinéaste.
Belle famille est un documentaire qui suit la vie d'un éboueur et collecteur de métaux de Montréal et de sa famille entre 1970 et 1976. Gérard Duffault, un personnage haut en couleur et articulé, quitte son très modeste logis de Saint-Henri, à Montréal, avec sa femme et ses enfants pour se construire une maison à Ormstown avec des matériaux de récupération.
Serge Giguère
Serge Giguère est l'un des plus grands artisans du cinéma documentaire des dernières décennies au Québec. Il a été récipiendaire du prix Gouverneur général (2008) et du prix Albert-Tessier (2021). Assistant caméraman pour Pierre Perrault, Arthur Lamothe et Jean-Claude Labrecque, il devient caméraman pour Gilles Groulx (24 heures ou plus) puis Jean Beaudry et François Bouvier (Jacques et novembre), Sylvie Van Brabant (Remous ; Seul dans mon putain d'univers), Maurice Bulbulian (Chroniques de Nitinaht), Carole Lagagnière (Un toit, un violon, la lune) et Lucie Lambert (Paysage sous les paupières). Il fonde en 1974 Les films d'aventures sociales du Québec avec Robert Tremblay qui coréalise avec lui trois films, dont Belle famille (1978). Il réalise ensuite une série de cinq films sur des figures culturelles populaires québécoises et le film À force de rêves (Jutra du meilleur documentaire, 2007). Son plus récent film, Les lettres de ma mère (2018), est l'un de ses plus inventifs et personnels.
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Sur notre blogue
Il y a plusieurs voies possibles à emprunter pour aborder le cinéma de Serge Giguère. L’une des plus évidentes a trait à la musique et notamment à ces deux films que Giguère réalise entre la fin des années 1980 et le début des années 1990 et que nous avons numérisé, restauré ces derniers mois : Oscar Thiffault et Le roi du drum, consacré au percussionniste et batteur Guy Nadon («le plus grand des mauvais batteurs», affirmera, pince-sans-rire, le jazzman montréalais Vic Vogel).