Blind chance
En complément au colloque organisé par Figura (UQAM), nous présentons une série de films qui témoignent tous d’un jeu sur le temps qui peut prendre la forme de l'uchronie, du rétrofuturisme ou encore de monde parallèle. Le cinéma, par sa nature même, a développé dès son essor des fictions qui recomposent, déstructurent et virtualisent le temps de l’action et des récits. Plusieurs films des dernières décennies, de Tarantino à Nolan, de Cours Lola, cours à Kieślowski témoignent de ce fait.
LE HASARD
Trois versions du destin d'un jeune homme indecis suivant qu'il prend ou rate un train.
« Kieslowski efface de façon admirable la désinvolture de son œuvre en la drapant d'une bouleversante dimension poétique, portée tout entière par la sincérité du jeu des acteurs, Boguslaw Linda en tête, avec son omniprésent et inoubliable Witek. En conférant une épaisseur humaine, un corps, une touchante érotique à la notion de hasard, le réalisateur polonais transforme ce qui aurait pu n'être qu'une froide expérimentation audio-visuelle en une quête désespérée du bonheur. Un bonheur toujours inatteignable, comme le rappelle brutalement l'image choc, diabolique, qui conclut Le Hasard. » (Quentin Bonnet, 2010)
Krzysztof Kieślowski
Né en 1941 à Varsovie, Krzysztof Kieślowski s’inscrit au cours de son adolescence dans l’école du théâtre dirigée par son oncle. Il décide ensuite d’étudier la mise en scène et intègre l’École nationale de cinéma de Łódź. C’est dans ce cadre qu’il signe ses premiers courts métrages à la fin des années 1960. Pendant la décennie suivante, il alterne la réalisation de nombreux documentaires, souvent à caractère social, et de ses premiers films de fiction. En 1979, son film L’amateur est un franc succès. Avec Sans fin, en 1984, il entame une collaboration de longue date avec l’avocat Krzysztof Piesiewicz, qui coécrit dès lors tous ses films. La série de films qu’il réalise ensuite, Le décalogue, lui vaut une reconnaissance internationale. Au début des années 1990, la trilogie Trois couleurs – Bleu, Blanc, Rouge s’avère être le point d’orgue de sa filmographie, puisqu’il décède prématurément en 1996.
