Expanded Nature (courts XP)
Ce mois-ci, nous présentons deux séances de cinéma expérimental à l'occasion de la parution du livre Expanded Nature : Ecologies du cinéma expérimental sous la direction de Elio Della Noce et Lucas Murari aux Light Cone Editions. La première réunit des cinéastes qui, alors que notre époque est marquée par l’ampleur des actions humaines sur le reste du vivant (l’Anthropocène), s’engagent dans des pratiques écologiques qui tendent à un décentrement du privilège attribué à l’humain. La seconde est l'occasion de découvrir l'ensemble des films d'Emmanuel Lefrant, le directeur de Light Cone, qui collabore régulièrement la Cinémathèque québécoise.
Présenté en collaboration avec Leadership for the Ecozoic, Critical Media Lab (McGill Anthropology Department), Hors Champ et Visions
La vulnérabilité, l'anxiété et le manque de confiance sont omniprésents, c'est le protecteur intérieur qui permet à la fonctionnalité de progresser. Un film entièrement créé et peint à la main.
ATHYRIUM FILIX-FEMINA est le deuxième opus de la série des « quilt films », rendant hommage aux artistes féminines d'avant-garde. Il utilise la technique de cyanotype mise au point par Anna Atkins, sur de la pellicule 35mm vernie puis exposée au soleil. La combinaison de photogrammes botaniques proches de ceux d'Atkins, et d'images de Found Footage racontant l'histoire d'une petite fille persécutée par des voyous, génère un récit féministe qui interroge le rôle de l'androcentrisme dans l'histoire de la science et des arts photographiques.
À cette période, même les guerres fleuries sont prêtes à commencer et l'atavisme fleuri commence à se manifester. Les fleurs, les crânes, la lune et le soleil sont prêts pour la transe sacrificielle. Ce film fait partie de la série « Tonalli ».
« Les animistes sont des individus qui reconnaissent que le monde est plein d'êtres, dont certains sont humains, et que la vie est toujours vécue dans la relation avec les autres. » — Graham Harvey, Animism La danse transe d’une implosion d'eau, une nouvelle ligne dessinée entre la possession profane et le phénomène religieux. Tourné en un seul plan dans un site sacré dans la partie supérieure du fleuve Suriname, les petits secrets d'un animiste saramaka sont révélés tous les jours pendant que le temps se défait. Les rites sont les nouveaux trips; l'incarnation est notre Tout éternel.—Ben Russell
A PERFECT STORM est un film-paysage, ou plus précisément, un paysage imprimé sur une émulsion argentique. L’artiste s’est servi de graines, de petites fleurs, et d’autres éléments végétaux de petite taille issus de plantes cultivées dans son jardin, ou d’espèces plus sauvages que l’on trouve dans une réserve naturelle non loin de chez lui.
J’ai enterré 30 mètres de négatif 35mm sous des feuilles mortes, le long d’une route de campagne située à environ 25 km de la centrale nucléaire de Fukushima-Daichi, entre le 24 et le 25 juin, du coucher au lever du soleil. La nuit était belle, le ciel couvert d’étoiles, et l’air d’été empli par le chant des insectes. Ce lieu situé sur l’emplacement d’une ancienne zone d’évacuation, est désormais habité, suite à l'évacuation du sol contaminé.
Dans ce film David Dudouit retravaille des images filmées en Super8 sur l'île de Sein. A l'aide d'une tireuse optique il compose trois tableaux en noir et blanc d'une beauté époustouflante.
On s'éloigne dans ce film d'une oeuvre dont la forme est conçue a priori pour moduler de diverses manières les caractéristiques visuelles de l'image pour tenter de pénétrer dans la dimension temporelle d'une mare peuplée de grenouilles. Devant ces sujets qui tendent à être élusifs, la question d'intérêt plus général posée est comment saisir des moments ayant un sens, comment rendre visible, présent, un moment vivant et lier les éléments composant les différents moments les uns aux autres ?
Une "fiction" envisagée depuis l’oeil d'une abeille lors d’une journée de printemps dans le Golden Gate Park. Une caméra primitive et artisanale révèle un monde de couleurs vibrantes et frénétiques, des courses entre des fleurs et la perte de cette abeille dans les festivités liées à sa survie et au soleil.
Couleur, lumière et ombre changent sur la surface de la forêt alors qu'une année est condensée en minutes. Aspect a été filmé dans une forêt sur une période d'un an. Utilisant des techniques photographiques comme la prise de vue image par image et des expositions longues sur un seul photogramme, l'année de la forêt est condensée en quelques minutes. Lumière, couleur et ombre voyagent sur sa surface et le film opère un déplacement, de la vision des arbres en tant qu'arbres à celle du mouvement de la lumière et de l'ombre qui rend l'environnement réel abstrait. Fragments de sons inconscients de la forêt, fourmis dans leur fourmilière, le vent à travers le sol de la forêt, le craquement d'une brindille, sont reconfigurés en une œuvre audio de Benedict Drew, qui articule le film (et la forêt) d'une façon ambigüe et illusoire.
Une caméra timelapse est retournée et déplacée, image par image, sur un chemin longeant une plage. Sol et ciel sont inversés. L’alternance entre quatre prises, réalisées dans des conditions météorologiques différentes, donne naissance à un espace déconcertant et mystérieux, pris dans un temps accéléré, où la solidité initiale de la terre devient, dans la partie supérieure de l’image, un glissement, comme une coulée de lave. Proximity a été tourné en 16mm dans le Jutland du Nord (Danemark). Réalisé pour Animate! Première projection sur Channel 4 (Royaume-Uni, décembre 2006)
La caméra filme le paysage d'un parc à travers les pales d'un petit moulin à vent fabriqué artisanalement. Chacune des huit pales a été recouverte de Melanes (un matériau miroitant). Le film a été tourné en trois prises continues de cent pieds, un jour de grand vent. L'angle de prise de vues reste le même pendant toute la durée du film. Les variations du vent: vitesse et direction, changent constamment la relation entre le paysage devant la caméra tel qu'il est appréhendé à travers les pales du moulin et la réflexion déformée de la caméra et du paysage derrière elle sur ces mêmes pales. Quand le moulin atteint une certaine vitesse, un troisième espace est créé, alors que la profondeur de l'espace du plan de l'image se fragmente et devient une surface abstraite bidimensionnelle de couleur et de lumière. Le rythme de ce mouvement entre le premier plan et l'arrière-plan est le produit des variations dans la force et la direction du vent. La durée du film était limitée par la longueur d'une bobine de film vierge. La forme du film était cependant totalement dépendante de la force et de la direction du vent.
Ce film a été réalisé en utilisant le «time-lapse», en une prise unique sur une route d'Arizona, de l'aube au crépuscule pendant 14 heures. Faisant face à l'ouest, Beydler tenait dans sa main droite un petit miroir, qui était cadré par la caméra faisant face à l'est. Un intervalleur contrôlait la caméra, déclenchant une exposition toutes les six secondes. On s'arrêta de filmer à cause de l'obscurité.