Le cinéaste algérien Tariq Teguia est peu connu du public montréalais. Ses films ont été récemment commentés par l'autrice Marie-Claude Loiselle dans son ouvrage Des forêts du cinéma (Somme toute, 2022). Nous profitons de ce contexte éditorial propice pour mettre de l'avant les trois principaux films de Teguia, dont le propos est marqué par l'histoire du monde arabe et les récents printemps arabes.
Malek, un topographe d'une quarantaine d'années, vit en quasi reclus, à l'abri du monde et de ses foudres. Sur l'insistance de son ami Lakhdar, il accepte une mission dans une région de l'ouest algérien. Le bureau d'études oranais, pour lequel il travaillait encore récemment, lui confie le tracé d'une nouvelle ligne électrique qui alimentera les hameaux isolés des montagnes de l'Ouarsenis, une région terrorisée par l'islamisme il y a à peine dix ans.
Tariq Teguia
Né à Alger en 1966, Tariq Teguia étudie la philosophie et les arts plastiques avant d’entamer une carrière dans la photographie. Il enseigne l’art contemporain à l’école des Beaux-Arts d’Alger et réalise ses premiers courts métrages dans les années 1990, abordant les maux de la jeunesse algérienne. En 2006, il signe son premier long métrage, Rome plutôt que vous, qui est remarqué dans les festivals internationaux. Les deux films qui suivent, Inland en 2008 puis Révolution Zendj en 2013, tourné alors qu’émergent les printemps arabes, le confirment comme une figure incontournable du cinéma algérien contemporain.