Le parcours de Derek Jarman en est un de fulgurances, tant par son originalité formelle et son irrévérence sociale que par son interruption prématurée, des suites du sida. Avant-gardiste, exubérante, poétique et picturale, son œuvre est aussi foisonnante que le fut sa vie d’icône de l’underground britannique et de militant infatigable de la cause queer. Elle constitue un monde à part, singulier et envoûtant, à l’image du jardin que l’artiste s’inventa dans le Kent pour vivre ses dernières années et concevoir ses ultimes créations.
Présenté en collaboration avec le Cinéclub Queers en cavale
La séance sera suivie d'une discussion entre Alex Noël et Laurence Perron.
La reine Élisabeth 1re est expédiée dans le futur par un occultiste. Elle aboutit en Angleterre à la fin des années 1970, dans une ville chaotique en pleine déchéance, autant sociale que matérielle. Elle y observe alors les manigances d'une bande de nihilistes. Film visionnaire des troubles politiques que vivra l’Angleterre dans les années 80, Jubilee est l’un des meilleurs films punks jamais réalisés.
Derek Jarman
Né en Angleterre en 1942, Derek Jarman étudie l’art au King’s College de Londres puis à la Slade School of Fine Art. Il fait ses premiers pas au cinéma en tant que concepteur de production sur le tournage des Diables de Ken Russell. Au cours des années 1970, il s’impose autant comme un activiste queer que comme une figure majeure de l’underground avec son parcours de cinéaste entamé en 1976 avec Sebastiane. Deux événements marquent alors l'année 1986 pour Jarman : la consécration de Caravaggio (qui révèle l’actrice Tilda Swinton) à la Berlinale, et l’annonce qu’il est atteint du sida, un diagnostic qu’il décide de rendre public. Avec le soutien de son ami Keith Collins, il part dès lors vivre dans un cottage dans le Kent où il s’invente un singulier jardin et conçoit ses dernières œuvres, notamment son film testament, Blue, achevé en 1993, quelques mois avant sa mort.