Karakara
Voilà un cinéaste absolument à part dans le paysage québécois. Dès les années 1970, il exprime sa totale singularité en réalisant au Japon Keiko, histoire de mariage arrangé doublée d’un récit sentimental homosexuel. Au fil d’une filmographie cohérente, il dressera avec un sens de la mise en scène affirmé le portrait de situations marginales et complexes, susceptibles de lever le voile sur des aspects sociaux peu abordés dans notre cinématographie, notamment la question autochtone (Visage pâle, 1985) ou encore la condition d’individus vivant avec un han di cap (Kenny, 1987). Nous vous invitons à découvrir la filmographie d’un cinéaste toujours actif et en phase avec notre époque.
Pierre est un professeur de littérature à la retraite en voyage au Japon. Après un atelier de médecine naturelle, il se rend dans les îles d'Okinawa pour visiter les environs. Il y fait la rencontre de Junko, une mère de famille qui a quitté son mari violent suite à une violente dispute. Ensemble, ils parcourent les îles de la région à la recherche de quiétude. La présence de Junko trouble la quête de paix et de tranquillité de Pierre, mais il ne peut la repousser. Cette dernière espère que son mari se calmera et qu'elle pourra rentrer retrouver son fils le plus tôt possible.
Claude Gagnon
Claude Gagnon reçoit, en 2014, la Bourse de Carrière Michel Brault du Conseil des arts et des lettres du Québec, quelques 40 ans après avoir débuté sa carrière au Japon où il s’était rendu en 1970, alors qu’il n’avait que 20 ans. Il y tourne en 1978 son premier long-métrage, Keiko, qui lui procure une enviable notoriété grâce au succès du film et aux nombreux prix remportés. À l’été 1979, Gagnon revient s’installer à Saint-Hyacinthe où il tourne ses deux longs métrages suivants avant de s’établir à Montréal. Puis viendra Kenny et son succès phénoménal à l’échelle planétaire. Il enchainera avec la production et la distribution de nombreux films québécois et étrangers par l’entremise d’Aska Films, la société que Gagnon fonde avec sa femme Yuri Yoshimura. Au début du millénaire, Gagnon retourne à la réalisation avec notamment Kamataki et Karakara qui remportent des prix un peu partout sur la planète. Son nouveau long métrage, Les vieux chums prendra l’affiche partout au Québec le 14 mai prochain.