Si certaines décennies du cinéma américain sont immédiatement identifiables, ce n’est pas tout à fait le cas des années 1990 et début 2000, qui forment une sorte de continuum de films à cheval sur deux siècles. Comme si le changement d’ère appelait le cinéma américain à se chercher et à se réinventer, entre l’époque des superproductions des années 1990 et la révolution numérique qui commence dans les années 2000. Tandis que certains grands noms prouvent qu’ils n’ont pas dit leur dernier mot (David Lynch, Martin Scorsese, Terrence Malick), de jeunes cinéastes entament leur carrière (Quentin Tarantino, Michel Gondry, Gus Van Sant), confirment leur talent (Todd Haynes, Gregg Araki, Steven Soderbergh) ou réalisent le point d’orgue de leur filmographie avant de s’éclipser (Tony Kaye, Lodge Kerrigan). Toujours est-il qu’il y a un indéniable plaisir à revisiter quelques œuvres phares de ce moment oscillant entre nouveaux imaginaires, goût de la citation et réappropriation des genres.
William Keane cherche sa fille dans la gare où elle a disparu six mois plus tôt. Il erre, interroge les passants, souffre. Sa rencontre dans l'hôtel new-yorkais où il loge avec une femme dont la fille est du même âge que la sienne accentue encore un peu plus son trouble.
Lodge Kerrigan
Lodge Kerrigan est un réalisateur new-yorkais qui a su marquer les esprits à travers ses films. Tout au long de sa filmographie, il a développé un style proche du documentaire, avec une volonté de réhabiliter les exclus et les marginaux de la société, tout endénoncant sa déshumanisation.