La momie
Le cinéma est un écran sur lequel projeter sans fard ses peurs, ses hantises et la monstruosité du monde. L’écran nous protège de ce qu’on y voit, mais le cinéma a aussi durablement ancré nos cauchemars autour de quelques images fortes (maisons vidées, greniers et sous-sols hostiles, masques démoniaques, grimaces à glacer le sang, postures inquiétantes). La Cinémathèque québécoise proposera tout au long de l’été un cycle traversant plus de cent vingt ans d’horreur, nous rappelant à quel point ce qui fait frémir le plus consiste à rendre concrètes, palpables et crédibles nos craintes les plus enfouies.
Karl Freund, directeur photo de Metropolis de Fritz Lang et du Dracula de Tod Browning, réalise ici son premier film.
En 1921, sur le site de Thèbes dans le désert égyptien, des archéologues découvrent la momie du grand prêtre Imhotep. Ce dernier avait été enseveli vivant il y a plusieurs siècles pour être tombé amoureux de la princesse Ank-Souh-Namun. Ramené à la vie par accident, il monte une expédition pour retrouver la tombe de sa bien-aimée et la ressuciter avec un manuscrit sacré. Mais celle-ci s'est réincarnée en une jeune femme moderne, et il lui faut la conquérir.
Karl Freund
Karl Freund est un opérateur et un réalisateur allemand. Il réalise quelques films entre 1932 et 1935, dont les étonnants La Momie (1932) avec Boris Karloff, et Les Mains d'Orlac (1935) pour la MGM avec un Peter Lorre inquiétant à souhait. Le genre fantastique, particulièrement, permet à Freund de développer son art du contraste, des clairs obscurs issus de l'expressionnisme allemand.