La région centrale de Michael Snow
Cinéaste expérimental fasciné par la disparition dans l'infini détail, par la désorientation dans l'infiniment grand, Michael Snow a repoussé les limites du cinéma sans trop s'en formaliser, autant préoccupé par les formes (en plasticien accompli) que par les sons (c'était un musicien expérimental avec un penchant pour le free-jazz). La Cinémathèque québécoise conserve certains de ses films-phares, dont La région centrale que nous allons présenter.
Vivez l’expérience de cette œuvre conceptuelle emblématique de l’histoire du cinéma expérimental canadien. La Région Centrale a été tournée en cinq jours dans un paysage du Nord-du-Québec, à l’aide d’un dispositif gyroscopique permettant à la caméra de pivoter dans toutes les directions pour capter des séquences du paysage.
« Snow a créé ce que l'on considère comme le chef-d'oeuvre du cinéma expérimental canadien, La Région centrale. Ce film a été réalisé en plaçant une caméra sur un dispositif commandé par ordinateur, ce qui rendait possibles toutes sortes de mouvements complexes de la caméra, le long du paysage dénudé de Sept-Îles au Québec. » (Bart Testa, 1992).
Michael Snow
Né à Toronto en 1928, Michael Snow suit des études d’art à l’Ontario College of Art. Ses peintures abstraites font l’objet d’une première exposition en 1957. Au cours des années 1950, il travaille également dans les ateliers du cinéaste d’animation George Dunning. Après avoir emménagé à New York en compagnie de sa première épouse, Joyce Wieland, il revient vers le figuratif et diversifie sa pratique artistique, en tant que plasticien, photographe et enfin cinéaste. En 1967, son film Wavelength l’impose d’emblée comme une figure incontournable du cinéma expérimental. Au début des années 1970, il retourne au Canada et tourne La région centrale, une autre de ses œuvres majeures, dans le nord du Québec. Artiste résolument multidisciplinaire, Michael Snow était également un pianiste de jazz et musicien d’improvisation accompli.