La sortie des usines + Images de prison
Harun Farocki est l'une des figures majeures du film-essai des dernières décennies. Son cinéma ambitieux offre aux spectateurs un voyage en profondeur dans l'histoire des images en mouvement et des médias, en proposant une analyse de celles-ci parfois cinglante. Son approche dépasse le champ du cinéma, embrassant aussi la littérature et les arts visuels. Ce cycle se termine avec la conférence d'ouverture d'un colloque consacré au cinéaste pour les dix ans de sa disparition.
La sortie de l'usine Lumière à Lyon – tel est le titre du premier film de cinéma projeté en public. Dans son essai documentaire reprenant le même titre, Harun Farocki explore cette scène à travers l'histoire du cinéma. Le résultat de cet effort aboutit à une analyse cinématographique fascinante du médium cinématographique lui-même, allant des Temps modernes de Chaplin au Metropolis de Fritz Lang en passant par l'Accattone de Pier Paolo Pasolini. Le film de Farocki montre que la séquence des frères Lumière porte déjà en elle le germe d'un développement social prévisible : la disparition éventuelle de cette forme de travail industriel. (Klaus Gronenborn)

Un film composé d'images de prisons. Des citations de films de fiction et de documentaires ainsi que des images de caméras de surveillance. Un coup d'œil sur les nouvelles technologies de contrôle, sur les dispositifs d'identification personnelle, les bracelets électroniques à la cheville, les dispositifs de suivi électroniques. (Harun Farocki)

Harun Farocki
Né Harun Faroqhi en 1944 à Neutitschein, en Bohême-Moravie (dans l’actuelle République tchèque), d’un père immigré d’Inde et d’une mère allemande, Farocki a grandi entre l’Inde et l’Indonésie durant l’après-guerre, avant que sa famille ne se réinstalle en Allemagne à la fin des années 1950. Influencé par Bertolt Brecht, Theodor Adorno et Jean-Luc Godard, il étudie à l’Académie allemande du film et de la télévision de Berlin et commence à réaliser ses premiers films dans les années 1960. Il se tourne d’emblée vers la forme de l’essai, du documentaire expérimental et de l’installation pour s’interroger sans relâche sur le poids politique des images. Il a également été l’éditeur de la revue Filmkritik et a enseigné à l’Université de Californie à Berkeley puis à l’Académie des beaux-arts de Vienne.
