Le cinéma d’animation de Robert Breer
À l’occasion de la parution de l’ouvrage Défier le film, le cinéma d’animation de Robert Breer aux éditions Somme toute, la Cinémathèque québécoise accueille deux spécialistes de l’œuvre qui rendront hommage au cinéaste décédé en 2011. Patrick Barrès, auteur du livre, et Pascal Vimenet, qui en signe la préface, mettront en évidence, lors d’une projection commentée et d’une table ronde, la singularité du travail de Robert Breer, sa place dans l’histoire du cinéma d’animation expérimental et la diversité des pistes de recherche empruntées par l’artiste.
Cette projection se déroulera en présence de deux grands spécialistes du cinéma d’animation. Patrick Barrès est professeur à l’Université Toulouse - Jean Jaurès. Spécialiste des arts visuels, il vient de signer un ouvrage d’importance sur l’œuvre de Robert Breer aux éditions Somme toute. Pour sa part, Pascal Vimenet est réalisateur, écrivain et critique de cinéma. Critique de cinéma et programmateur, il a écrit de nombreux textes sur l’animation et conçu des rétrospectives et des expositions. Patrick Barrès et Pascal Vimenet présenteront et commenteront cinq courts métrages de Robert Breer tirés de nos collections. Le programme comprend aussi une interview réalisée par M. Vimenet lors du passage de Breer à Annecy en 2007. L’occasion rare de (re)découvrir l’œuvre et le génie d’un artiste majeur du cinéma d’animation expérimental.
Un entretien avec Robert Breer tourné en 2006 à l'occasion du vernissage d'une exposition sur l'oeuvre de l'animateur présentée au Musée-Château d’Annecy.
Photo : ©18 minutes avec Robert Breer, photogramme, Pascal Vimenet - 2022
Un court métrage d'animation montrant des passagers dans un train d'où on peut voir Mont Fuji par la fenêtre.
Les figures abstraites se transforment rapidement pour finalement prendre la forme d'un homme et de son chien, mais seulement pour un instant.
Les lettres du titre sont entrecoupées d'une rafale de poissons nageant le long des lignes du cadre.
Avec un montage rapide d'images uniques d'une densité et d'une intensité incroyables, REcreation a été comparé à la poésie contemporaine des Beat.
Robert Breer
Né en 1926 à Détroit, au Michigan, Robert Breer étudie les arts et se lance dans la peinture avant de s’établir à Paris de 1949 à 1960. Il y fréquente l’avant-garde de l’époque, tournant ses premiers films expérimentaux. Le plus souvent abstraits, les films de Breer proposent une mise en forme du mouvement à l’aide de lignes et de formes simples. Les collages, la rotoscopie et le flicker font partie des techniques utilisées par l’artiste. Parmi ses films marquants, nommons A Man and His Dog Out for Air (1956), jeu de lignes mi-figuratif, mi-abstrait, et Fuji (1974). À son retour aux États-Unis, il devient une figure de premier plan du cinéma expérimental américain. En 1962, Jonas Mekas et lui fondent la Film-Makers’ Cooperative de New York. En 1967, il participe à la Rétrospective mondiale du cinéma d’animation à Montréal. Dans les années 1960, il élargit le spectre de sa pratique en réalisant des sculptures motorisées. Le Musée-Château d’Annecy lui consacre une exposition en 2006. Robert Breer est décédé en 2011.