Le samouraï
De l’immédiat après-guerre au début des années 1970, Jean-Pierre Melville a construit une œuvre dont la cohérence et l’inventivité formelle finiront même par engendrer dans les cercles cinéphiles leur propre épithète: melvillien. Cérébral, épuré, indépendant, le cinéma de Melville met en scène des hommes solitaires dans un monde sombre, aussi intransigeants dans leurs codes que l’était leur créateur, et interprétés par certaines des plus grandes stars de l’époque : Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura, Alain Delon... Depuis Le silence de la mer, considéré comme un film précurseur de la Nouvelle-Vague, jusqu’à la réinvention du cinéma de genre dans Le samouraï ou Le cercle rouge, ce cycle permet de revisiter les grands jalons d’une filmographie dont l’influence n’a jamais cessé de se faire sentir jusqu’à aujourd’hui.
Jef Costello, tueur professionnel, doit exécuter, pour le compte d'inconnus qui lui ont proposé un contrat, le tenancier d'une boite de nuit. Il se fabrique un alibi, et tue l'homme. Personne ne l'a vu, sauf la pianiste du bar. Quand il vient toucher les deux millions promis, on lui tire dessus. Jeff est pris dans un piège, traqué à la fois par les gangsters et la police.
Jean-Pierre Melville
Né Jean-Pierre Grumbach dans une famille de commerçants à Paris en 1917, Melville tombe dans le cinéma dès sa plus tendre enfance : il n’a que six ans lorsque ses parents lui offrent une caméra Pathé-Baby. Pendant les années 1930, il développe une cinéphilie boulimique, se passionne pour le cinéma américain et affirme sa vocation. La Seconde guerre mondiale, qu’il passe dans la Résistance, est une expérience décisive. C’est d’ailleurs lorsqu’il rejoint la France libre à Londres en 1942 qu’il prend pour pseudonyme le nom d’un de ses écrivains de chevet, Herman Melville. La guerre terminée, il autoproduit avec très peu de moyens ses premiers films, Vingt-quatre heures de la vie d’un clown et Le silence de la mer. Très attaché à son indépendance en tant que créateur, Melville fonde en 1955 les studios Jenner, dans lesquels il produira la majeure partie de son œuvre. Il connaît son plus grand succès public avec son avant-dernier film, Le cercle rouge.
(photo : Unifrance)
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Lino Ventura, Jean-Paul Belmondo, Alain Delon, Yves Montand… Jean-Pierre Melville a offert aux plus grandes stars de son époque certains de leurs plus beaux rôles. Qu’est-ce qui fait l’essence de ces films d’hommes qui ont engendré leur propre épithète, melvillien, et n’ont surtout jamais perdu de leur pouvoir de fascination?