Les carabiniers
En 1960, Jean-Luc Godard réalise son premier long métrage et s’engouffre dans la Nouvelle Vague naissante, dont il va devenir la figure emblématique. Dans les années qui suivent, il tourne près de deux films par an, se nourrissant de sa riche cinéphilie pour mieux révolutionner le cinéma à sa façon. Même les œuvres qui deviendront par la suite ses plus célèbres et acclamées sont alors accueillies comme un petit séisme, déconcertant plus d’un critique. De 1960 à 1965, de À bout de souffle à Pierrot le fou, cette première période sera nommée par la suite « les années Karina » mais n’a pourtant rien d’un tout homogène; elle témoigne en réalité déjà de ce qui caractérisera toujours Godard : se réinventer sans cesse, avec autant de malice que d’intelligence, refusant de figer le cinéma de quelque manière que ce soit.
Photo du visuel : Bertrand Carrière
Dans un pays fictif, deux hommes pauvres se voient promettre monts et merveilles par leur Roi s'ils partent à la guerre. Ils s'en vont donc combattre en laissant derrière eux leurs épouses, à qui ils racontent leur périple via des cartes postales. Sur les champs de bataille, ils déchantent peu à peu et deviennent criminels.
Jean-Luc Godard
Né à Paris en 1930, Jean-Luc Godard grandit au bord du lac Léman, se passionnant en premier lieu pour la peinture. Après la Seconde Guerre mondiale, qu'il passe à l'abri en Suisse, sa famille l’envoie étudier à Paris, mais Godard y fréquente surtout les ciné-clubs et la Cinémathèque française. À l’aube des années 1950, il fréquente le Ciné-club du quartier latin où il fait la rencontre décisive de Maurice Schérer (bientôt Éric Rohmer), François Truffaut, Claude Chabrol et Jacques Rivette entre autres, avec lesquels il fait ses premiers pas en tant que critique et se lance dans l’aventure des Cahiers du cinéma. Après la réalisation de quelques courts métrages, il passe au long dans la foulée de François Truffaut en réalisant en 1960 À bout de souffle, qui contribue au coup d’envoi de la Nouvelle-Vague. Il ne cessera de tourner jusqu’aux années 2010, constituant au fil des décennies une œuvre exploratoire qui a toujours repoussé les limites du cinéma.
Photo : ©Bertrand Carrière | Collections de la Cinémathèque québécoise