Les ruses du diable
En hommage à Paul Vecchiali, ce cycle propose de revisiter certaines œuvres majeures de ce cinéaste prolifique et cinéphile passionné. Vecchiali était indépendant, dans tous les sens du terme. Le cinéma mélodramatique des années 1930, auquel il a consacré une monumentale Encinéclopédie, lui a inspiré sa liberté d’esprit et son lyrisme. Ses films font le pari de la sentimentalité, de l’impertinence et de l’irréel pour aborder des thèmes comme la sexualité, l’homosexualité ou les tabous de la France d’après-guerre. Face aux difficultés de financement, il avait créé en 1977 la société de production Diagonale, utopie collective qui a abrité de nombreux cinéastes en quête d’indépendance artistique.
Ginette, une jeune couturière de Paris qui a quitté sa mère il y a cinq ans, reçoit chaque jour depuis quatre mois un billet de 10 000 F dans une enveloppe. Intriguée et inquiète, elle demande conseil à la police, mais il n'y a aucune plainte enregistrée. Elle quitte son travail et se lance dans une quête pour découvrir qui lui envoie l'argent. Ginette se demande si cela pourrait être un ancien amoureux ou peut-être même son père biologique, car il y a toujours eu un mystère entourant sa naissance.
Paul Vecchiali
Né en 1930 à Ajaccio, Paul Vecchiali grandit à Toulon puis s’installe à Paris, où il intègre l’école Polytechnique. Une fois diplômé, il se tourne très vite vers le cinéma. Il commence à écrire aux Cahiers du cinéma et à réaliser des courts métrages. De son premier long, Les ruses du diable, en 1965, jusqu’à la fin de sa vie, il réalise plus de cinquante films, mêlant mélodrame, autobiographie, onirisme et expérimentation pour aborder des questions comme le désir, l’homosexualité, la crise du sida, la peine de mort... Électron libre et artiste inclassable, il a souffert du manque de financement, situation qu’il tourne en farce dans À vot’ bon cœur. Paul Vecchiali a également été producteur, notamment des premiers films de Jean Eustache, et a fondé la compagnie de production Diagonale en 1976. En 2010, il a publié L’Encinéclopédie, véritable somme sur le cinéma français des années 1930, pour lequel il nourrissait une passion et qui a inspiré sa propre œuvre.