L'heure du loup
Lointaines et mystérieuses, hostiles ou voluptueuses, microcosmes infernaux ou mondes rêvés, les îles ont toujours éveillé l’imaginaire des cinéastes. Isolées par nature, elles sont bien souvent des lieux de perdition, de façon métaphorique ou littérale, propices à l’errance, à l’introspection et à l’oubli. Circonscrites par les eaux, elles sont le décor idéal de huis clos et d’aventures intenses où la mise en scène se plie aux contraintes géographiques. Alors que bien des îles réelles sont aujourd’hui en voie de perdition, nous vous proposons de revisiter quelques îles de fiction sur le rivage desquelles le cinéma s’est merveilleusement échoué.
Le peintre Johan s’installe avec sa femme Alma sur une île coupée du monde. Johan, rongé par l’insomnie, raconte à son épouse les visions nocturnes qui le hantent, notamment durant l’« heure du loup ». Un jour, une vieille dame mystérieuse incite Alma à ouvrir le journal de Johan. Elle y découvre d’autres facettes de ses démons et commence à craindre que ceux-ci lui enlèvent son mari.

Ingmar Bergman
Né en 1918 à Uppsala, en Suède, Ingmar Bergman grandit au sein d’une famille luthérienne. Le cinéma devient un refuge au cours d’une enfance marquée par l’éducation très rigide de son père pasteur. Il étudie par la suite l’histoire, la littérature ainsi que le théâtre, domaine dans lequel il entame sa carrière avant d’être approché par l’industrie du cinéma. Il commence alors à écrire des scénarios au sein de la Svensk Filmindustri. À partir de Crise, en 1946, il réalise ses propres films. Au milieu de la décennie suivante, Le septième sceau et Les fraises sauvages lui apportent une reconnaissance internationale. Avec le tournage de Fanny et Alexandre, en 1986, Bergman décide de mettre un terme à sa longue et prolifique carrière de cinéaste pour le grand écran. Il continue toutefois de se consacrer au théâtre et de réaliser des films qu’il destine à la télévision, jusqu’à Sarabande, en 2004. À la fin de sa vie, il se retire définitivement sur l’île de Fårö, qui fut le décor de plusieurs de ses œuvres et pour laquelle il avait un attachement profond.
