Mains criminelles
En collaboration avec Quebecine et la Cinémathèque nationale mexicaine, nous présentons cette sélection de dix films, mélodrames sociaux, films noirs ou comédies, qui sont autant de titres représentatifs de l’âge d’or du cinéma mexicain des années 1940 et 1950. Des raretés à la mise en scène ciselée, à découvrir dans de belles versions restaurées.
Version restaurée
Lauréat de huit prix Ariel en 1952, dont l'Ariel d'or du meilleur film
Un charlatan, Jaime Karín, se fait passer pour un médium afin de tromper les clientes du salon de beauté où travaille son épouse. Il tente de faire chanter l'une d'entre elles qu'il suspecte d'avoir assassiné son époux.
Roberto Gavaldón
Roberto Gavaldón est un acteur, réalisateur, scénariste et producteur de cinéma mexicain. Il a remporté trois Ariels d'or et la médaille Salvador-Toscano. Après un bref passage aux États-Unis où il rencontre Emilio Fernández et Chano Urueta, il rentre au Mexique où il apprend les métiers du cinéma, en travaillant dans des branches diverses comme figurant, accessoiriste, aide-monteur et assistant à la mise en scène. Dès son premier long métrage, La barraca (1945), Gavaldón manifeste d'évidentes qualités techniques. Ce film, adapté d'un roman de Vicente Blasco Ibáñez, est marqué par des connotations sociales. C'est cependant comme un maître du mélodrame qu'il finira par être reconnu. Selon Gustavo García, les mélodrames de Gavaldón sont parfaits, spectaculaires, intenses et pleins d'humour. Si l'influence du meilleur cinéma américain imprègne son œuvre, on ne doit pas sous-estimer, pour autant son originalité et sa dimension créatrice. Ses meilleurs films reçoivent un accueil favorable, tant du public que de la critique : Double destinée (1946), Le déesse agenouillée (1947), Mains criminelles (1951), Rosauro Castro (1950), Le révolté de Santa Cruz (1952), Macario (1960) et El Gallo de Oro (1964). Pour Ariel Zúñiga, les thèmes récurrents dans l'œuvre de Gavaldón sont le territoire perdu de l'enfance, l'altérité et la mort. Ses films trahissent aussi des questionnements socio-politiques. Dirigeant syndical et député fédéral, il n'ignore rien des vicissitudes de l'Histoire. Son film Rosa Blanca (1961) fera d'ailleurs l'objet d'une interdiction à l'époque.