Programme double : Ulrike's Brain & Pierrot Lunaire
L’œuvre du Canadien Bruce LaBruce a été célébrée aux États-Unis, en France, ses films ont été montrés dans des festivals prestigieux, mais le cinéaste reste relativement méconnu au pays de la feuille d’érable. Cette rétrospective, la plus grande jamais organisée au Canada, permettra de prendre la mesure de l’audace et de l’exubérance de l’œuvre de LaBruce tout en déclinant toutes les variations de la sexualité à l’écran, de l’érotisme gai jusqu’à la transgression. Place à un cinéma queer subversif, jouissif et combattif qui ne laissera personne indifférent.
Pour découvrir l'immense talent de l'actrice Susanne Sachße, une habituée du cinéma de Bruce LaBruce.
S’inspirant de la science-fiction de série B des années 1960, LaBruce dépeint les tribulations de la Docteur Julia Feifer qui se présente à une conférence universitaire avec, dans une boîte, le cerveau d’Ulrike Meinhof, militante d’extrême gauche de la Fraction armée rouge décédée en 1976. La scientifique a la possibilité de communiquer par télépathie avec le cerveau d’Ulrike Meinhof, qui l’encourage à diriger une révolution féministe.
Une jeune fille qui s’habille régulièrement en garçon tombe amoureuse et séduit une jeune fille qui ne se doute pas que son amoureux est du même sexe. Lorsque la jeune fille présente son « petit ami » à son père, celui-ci devient sceptique et démasque la supercherie. Ce film étonnant, adapté de l’œuvre musicale d’Arnold Schönberg, est assurément l’un des plus personnels et singuliers de LaBruce. À noter : l’épatante Susanne Sachße dans le rôle principal.
Bruce LaBruce
Né en 1964 à Tiverton, en Ontario, Bruce LaBruce étudie la théorie du cinéma et la pensée sociale et politique à l’Université York de Toronto dans les années 1980. Il signe des critiques de films dans la revue CineAction, collabore à des magazines underground homosexuels et tourne ses premiers films en super-8 vers la fin des années 1980. Ses deux premiers longs métrages, No Skin Off My Ass et Super 8 ½, le font découvrir dans des festivals spécialisés. À partir de Hustler White, Bruce LaBruce tourne une série de longs métrages reconnaissables pour leur sexualité gaie explicite, un goût de la transgression et du pastiche de même qu’un sens de l’humour abrasif. Son association avec le producteur allemand Jüngen Brüning l’amène à réaliser quelques-uns de ses films en Allemagne. Il est aussi l'auteur de films érotiques pour adultes, notamment pour les studios Erika Lust et CockyBoys. Il tourne deux longs métrages au Québec : Gerontophilia (2013) et Saint-Narcisse (2020), produits par 1976 productions. Bruce LaBruce pratique également la photographie et l’écriture, signant, par exemple, le recueil de textes Porn Diaries (2020).