Quartier interdit
Inspirés par la nord-américanité au cinéma, nous nous penchons sur un corpus oublié, enfoui dans nos archives : il s'agit des mélodrames mexicains, réalisés dans les années 1940 et 1950. Avec son lot de stars (Maria Felix en tête), le Mexique a établi un véritable système, porté par un même genre et l'excès des sentiments. La rareté des films est la raison pour laquelle la plupart des titres de ce cycle seront présentés en version française.
Programmé avec la collaboration de Marie-Laure Poiré Bleau.
Pour aller vivre avec son amant, Rosa doit jeter son fils nouveau-né à la poubelle. Une amie le ramasse et l'élève comme s'il était le sien, ce qui n'est pas facile quand on est danseuse de cabaret.
« Ici, plus de champs, de chevaux, de labours, mais des ruelles mal éclairées, des bouges enfumés, des chemins de fer qui polluent déjà, des personnages avilis par la ville. Nous sommes proches de Zola, et le romantisme floral de Maria Candelaria laisse place au sentimentalisme effréné qu'inspirent les déshérités de l'industrialisation. » (Jean-Pierre Royer)

Emilio Fernández
Emilio Fernández est né dans le Nord du Mexique, d'une mère indigène (kikapu), et d'un père colonel d'une des armées de la révolution de 1910. Son implication dans les événements révolutionnaires du Mexique le contraint à fuir son pays et rejoindre les États-Unis en 1923, après l'échec d'un putsch révolutionnaire mené par Adolfo de la Huerta. Il s'installe alors à Hollywood et vit d'extras; il sera notamment la doublure de l'acteur Douglas Fairbanks. Il a gagné la Palme d'Or à Cannes en 1946 pour le film Maria Candelaria
