Sweet Substitute
Pionnier du cinéma indépendant canadien, Larry Kent réalise dès les années 1960 une série de films audacieux et sulfureux, sur fond de contre-culture et en parallèle des nouvelles vagues européennes. À travers une démarche inclassable mêlant drame passionné, réflexion sociale et provocation stylistique, il continue au cours des décennies suivantes d’apporter un nouveau souffle au cinéma canadien tout en se situant toujours à sa marge. En collaboration avec Fantasia, nous présentons quelques jalons de cette œuvre underground devenue culte avec le temps.
L'adolescence difficile d'un garçon à la sexualité exhubérante dans une société puritaine.
« À sa sortie, le titre de ce deuxième long métrage vancouverois de Kent avait été changé pour Caressed. La vie, la spontanéité, la jeunesse explosive et déboussolée des personnages, la franchise, la vérité des situations, l'observation très juste d'une société et de ses anomalies , l'atmosphère assez particulière d'une ville (Vancouver) sont les éléments les plus positifs de ce film. » (Michèle Favreau, 1964)
Larry Kent
Larry Kent est un cinéaste canadien , considéré comme un important pionnier du cinéma indépendant au Canada. Cinéphile passionné et érudit, il est passé de la scène à l'écran au début des années 1960. Kent a écrit et réalisé le classique existentiel canadien indie, post-beatnik et pré-hippie The Bitter Ash en 1962 et l'a tourné sans relâche malgré la controverse qu'il a suscitée dans tout le pays. Rempli de blasphèmes et de brèves scènes de nudité, le film a été produit avec peu de moyens, tourné en muet avec un doublage audio ultérieur et une musique de jazz. Son film suivant, Sweet Substitute, gagne de l'argent aux États-Unis, une première pour un film indépendant canadien. Kent s'installe à Montréal à la fin des années 1960 et travaille brièvement pour l'Office national du film du Canada avant de démissionner pour réaliser des films qui illustrent l'esprit sauvage de la contre-culture axée sur la drogue. Son film High (1967) devait être présenté en première au Festival international du film de Montréal, mais a été interdit par la Commission de censure du Québec à la dernière minute.