The American Friend
Pour toutes sortes de raisons, nous n’en finissons jamais avec le cinéma de Wim Wenders et sa manière d’appréhender narrativement (parfois avec la complicité de l’écrivain Peter Handke) et photogéniquement (par sa bonne étoile) les années 1970, en particulier en Allemagne et aux États-Unis. Saisissant l’opportunité de nouvelles restaurations accessibles, nous présentons plusieurs de ses films qui nous sont couramment demandés depuis des années, dont Alice in den Städten, avec une musique de Can, le légendaire groupe Krautrock. Quelques films mythiques des années 1980-90 qui prolongent les thématiques et préoccupations plastiques de sa première époque seront aussi montrés.
Dennis Hopper incarne un marchand d'art américain amoral qui, pour se venger d'un affront personnel, entraîne un Allemand en phase terminale, joué par Bruno Ganz, dans un milieu criminel miteux. Mais lorsque les deux hommes se retrouvent mêlés à une intrigue meurtrière de plus en plus profonde, un lien improbable se crée entre eux. Tourné en extérieur à Hambourg et à Paris, avec quelques scènes tournées dans la ville sinistre de New York à la fin des années soixante-dix, la percée internationale de Wenders est une histoire criminelle dépouillée qui mélange les saveurs des films ouest-allemands et américains, avec des apparitions des cinéastes Jean Eustache, Samuel Fuller et Nicholas Ray.

Wim Wenders
Après des études de médecine et de philosophie, Wim Wenders quitte sa ville natale de Düsseldorf pour Paris, où il forge sa culture cinéphile dans l’effervescence des années 1960. Puis il étudie le cinéma à Munich et passe à la réalisation, s’inscrivant dans la mouvance du Nouveau cinéma allemand. Remarqués en Europe, ses films des années 1970 voient émerger ses thèmes de prédilection et ses affinités filmiques (le cinéma américain, le road movie, la musique). Avec L’ami américain (1977), le cinéaste gagne en notoriété aux États-Unis et commence à y travailler. Il y réalise le célèbre Paris, Texas (1984), avant de repartir en Allemagne pour signer un autre film phare de sa carrière, Les ailes du désir (1987). Outre son travail de fiction, il réalise plusieurs documentaires, notamment sur la création artistique : la musique (Buena Vista Social Club), la danse (Pina) ou la photographie (Le sel de la terre), discipline que le cinéaste exerce par ailleurs lui-même.
