The Last of England
Le parcours de Derek Jarman en est un de fulgurances, tant par son originalité formelle et son irrévérence sociale que par son interruption prématurée, des suites du sida. Avant-gardiste, exubérante, poétique et picturale, son œuvre est aussi foisonnante que le fut sa vie d’icône de l’underground britannique et de militant infatigable de la cause queer. Elle constitue un monde à part, singulier et envoûtant, à l’image du jardin que l’artiste s’inventa dans le Kent pour vivre ses dernières années et concevoir ses ultimes créations.
Lauréat de trois Teddy Award, dont celui de meilleur film, Berlinale 1988
Composé en bonne partie d'archives familiales du cinéaste, The Last of England dépeint, dans une ambiance postapocalyptique, le déclin de l’Angleterre ultralibérale de Thatcher.

Derek Jarman
Né en Angleterre en 1942, Derek Jarman étudie l’art au King’s College de Londres puis à la Slade School of Fine Art. Il fait ses premiers pas au cinéma en tant que concepteur de production sur le tournage des Diables de Ken Russell. Au cours des années 1970, il s’impose autant comme un activiste queer que comme une figure majeure de l’underground avec son parcours de cinéaste entamé en 1976 avec Sebastiane. Deux événements marquent alors l'année 1986 pour Jarman : la consécration de Caravaggio (qui révèle l’actrice Tilda Swinton) à la Berlinale, et l’annonce qu’il est atteint du sida, un diagnostic qu’il décide de rendre public. Avec le soutien de son ami Keith Collins, il part dès lors vivre dans un cottage dans le Kent où il s’invente un singulier jardin et conçoit ses dernières œuvres, notamment son film testament, Blue, achevé en 1993, quelques mois avant sa mort.
