Brise-Glace
Depuis les balbutiements de l’image en mouvement, les pionniers français ont marqué l’histoire du cinéma, tissant entre celle-ci et la cinématographie de leur pays un rapport privilégié qui n’a jamais été démenti au fil des décennies. Ce cycle récurrent entend rappeler à la mémoire des cinéphiles quelques joyaux de ce patrimoine, préservés dans les collections de la Cinémathèque.
Au-delà d'un film, Brise-Glace est en 1987 la première composition de médias, construction de 3 oeuvres originales réalisées sur le brise-glace suédois Frej, et mettant en jeu les principaux moyens d'expression. Bateau Givre de Jean Rouch (35'), porte à leur terme les principes du cinéma direct. Rouch découvre dans sa caméra, sans l'artifice d'un commentaire, sans l'aide d'un langage tiers, les travaux et les jours du brise-glace et des hommes qui le servent. Hans Majestäts Statsisbrytaren Frej de Titte Törnroth (20'), offre une seconde approche, où les personnages, qui ont acquis avec Rouch une mystérieuse présence, évoquent leur travail, leurs émotions, dans leurs activités comme dans leurs moments de détente. Ce film répond aux questions laissées en suspens dans le précédent. Histoires de glace de Raoul Ruiz (34'), quand le spectateur pense avoir fait le tour d'une réalité devenue familière, la fait basculer dans un foisonnement de fictions ; trois histoires se tissent dans ce film fantastique où la glace joue le rôle central, où le brise-glace devient un étrange vaisseau errant sur les confins du monde.
Jean Rouch
Jean Rouch est un réalisateur et un ethnologue français, né le 31 mai 1917 à Paris et mort le 18 février 2004 au Niger. Il est particulièrement connu pour sa pratique du cinéma direct et pour ses films ethnographiques sur des peuples africains tels que les Dogons et leurs coutumes. Considéré comme le créateur de l'ethnofiction, un sous-genre de la docufiction, il est l'un des théoriciens et fondateurs de l'anthropologie visuelle.
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