Carte blanche à Hors champ
«Filmer, performer», c'est sous cette formulation simple que nous vous présentons notre troisième édition du symposium consacré au cinéma expérimental. Cette forme est en effet très régulièrement tributaire de la performance, même si celle-ci est produite en amont de la projection des films. Nous proposons ainsi des performances en direct où le medium filmique est retravaillé, trituré, rendu à sa vive expressivité. Quelques interventions d'ordre plus général (le cinéma expérimental au Québec, l'expérimentation vidéo au féminin, panorama du cinéma expérimental canadien actuel) complètent la programmation.
Avec la collaboration de Double négatif, Panorama cinéma, La lumière collective et Hors champ.
La revue de cinéma Hors champ propose en collaboration avec le Groupe intervention vidéo ce programme de vidéos expérimentales, concocté par Anne Golden, commissaire indépendante. Projection accompagnée d'une discussion avec Chantal Partamian, cinéaste et archiviste.
« Collage » des images publicitaires du « féminin ». L'enchaînement des images déconstruit le modèle irréel de la femme que la publicité véhicule dans les revues « féminines » et dans les annonces télévisées. Cette fresque du modèle féminin idéal met au jour le dessein manipulateur de la publicité et tente d'en faire ressortir le but ultime: la consommation.
Dayna McLeod fait interpréter à Dr House la chanson rendue célèbre par Prince et Sinéad O’Connor.
Bouteilles de bières, mouchoirs agités et interactions subtiles lors d’une fiesta.
Documentaire sur la manifestation organisée par le groupe Mujeres por la vida à la veille du référendum de 1988 au Chili. Brandissant des centaines de silhouettes de carton noir, elles représentent chacune un parent ou un ami « disparu ».
Un voyage inquiétant dans un paysage apocalyptique. Sommes-nous les chasseurs ou les chassés ? Tourné sur la Grande île à Hawaï, Belly of the Beast crée un récit mystérieux par l'intégration du son et de l'image, créant un rythme rythmé qui fait monter le suspense et l'intrigue.
Susto désigne une maladie culturelle qui correspond à une peur chronique. Ce film aborde cette maladie à travers la voix d'une femme qui relate son expérience personnelle d'être traquée par un monstre. Le film explore les divers environnements où cette entité l'a hantée, le jour, la nuit, au gré des saisons et des années. Le temps n'est pas linéaire dans le film, mais passe simultanément par le passé, la mémoire et le présent. On dit que le seul moyen de guérir le susto est d'affronter l'origine de ses peurs, mais qu'advient-il si la vérité est bien plus horrifiante que son récit ?
Il y a eu une première image, celle de la petite fille jouant du violon. Puis les singes, les gens dans les arbres qui courent vers les singes. Beaucoup de feu. Des objets qui prennent feu, une femme qui tombe et des gens qui dansent. Joie ou tragédie. Un cochon dans la ville, un avion qui décolle. Plus tard, des mouvements, des parcours, un train, un voyage souterrain. Miniatures fixes : le ton ressemble à un cauchemar. L'image de dictateurs mangeant un rôti clôt la scène. L'animal, le bœuf, le sang. Vidéo réalisée à partir des images du journal télévisé Sucesos Argentinos (diffusé entre 1938 et 1972). Musique originale : Santiago Villa.
Inspiré des débuts de l’art vidéo, La lune est une exploration poétique des limites du numérique à travers la manipulation et la transformation d’images.
Cahiers 1-4 est une vidéo divisée en chapitres : Isabelle Come Back, Jane Fonda, Getting Marnie Out of the House. Le titre du projet fait référence aux Cahiers du cinéma. Par le truchement de différents médiums – cinéma, film maison, vidéoclip –, Cahiers 1-4 nous entraîne dans des récits parallèles. Ces récits, qui s’entremêlent à notre environnement quotidien, sont tirés et étirés pour se révéler et se répéter, dans l'espoir que nous devenions ainsi les acteurs de notre propre vie.
Untitled (Bernard de Miami) est une courte vidéo expérimentale où des objets sont animés en mouvements successifs. Le son et l’image se chevauchent et se répètent, pour illustrer les parcours nostalgiques, sentimentaux et affectueux de diverses babioles acquises et accumulées au fil du temps.
Le temps de la COVID19 et du racisme anti-chinois lié à cette pandémie se traduit ici par cette performance d’une minute en live zoom organisée par Coral Short et Winnie Ho. Sur fond d’un reportage trottoir demandant aux Français s’ils sont racistes, je mets un masque pour cacher mon visage asiatique.
Sign off réinvente le générique de fermeture d’antenne qu’on présentait en fin de soirée, quand la télévision n’était pas un phénomène de 24 heures sur 24. Sign off prend place dans un monde fictif habité uniquement par des jeunes filles identiques et parodie les thèmes patriotiques inhérents à ce genre maintenant passé à l’histoire.