Corps-à-corps, image par image - 1
Dans ces deux blocs de courts métrages, des réalisatrices s’emparent du cinéma d’animation sous toutes ses formes pour s’exprimer sur leur rapport au corps dans un monde de codes sociaux et visuels forgés par le male gaze. Animatrices pionnières (Suzan Pitt, Michèle Cournoyer) et cinéastes émergentes (Élodie Dermange, Kabuki Sawako) se rejoignent dans ce programme abordant les menstruations, la maternité, la ménopause, la puberté, la violence sexuelle, les dictats de beauté, mais qui célèbre aussi le désir féminin, l’érotisme de leurs fantasmes osés, et les plaisirs de curiosités anatomiques. Cette programmation s’est construite en parallèle du dossier Eros au féminin paru dans le numéro 3 de la revue Blink Blank.
Avertissement : Ce programme contient des images de nudité, de violence ou traite de sujets sensibles (avortement, agressions sexuelles).
« Vous serez cette autre femme que vous n'avez jamais vue ». Recueillant paroles, questions et chansons, ce poème animé se construit autour de sentiments de rupture, d'autoréflexion et d’amour.
Expérience visuelle enivrante, Asparagus suit les rêveries et fantasmes d'une mystérieuse jeune femme. Le rythme et l'atmosphère onirique évoquent une version animée de Meshes of the Afternoon (Maya Deren, 1943), tandis que l'ambiance sonore rappelle celle de David Lynch. Avec Asparagus, Suzan Pitt se pose comme une figure majeure de l'animation féministe. "Je voulais que le film reflète la façon dont nous rêvons — comme le dit Jung," Les images sont enceintes ": chaque image menant à la suivante, l'esprit se déploie, donnant constamment naissance. Je voulais que le public voie le film se dérouler comme dans un rêve éveillé." (Suzan Pitt)
Ultra est un film psychédélique sur le dysfonctionnement entre le mobilier et le corps féminin. Par une série de fond coloré et animé, un changement esthétique et conceptuel opère entre le mobilier et le corps.
Removed est un court métrage composé d'images de films pornographiques. La femme nue, objet de désir, est retirée de l'image avec de l'eau de javel et du vernis à ongles. Le spectateur est alors confronté aux relations homme-femme.
Inès est face à un choix difficile. Elle réfléchit une dernière fois à la décision qu'elle va prendre.
D’un trait vif, les images dépouillées se bousculent en une suite de métamorphoses à la fois troublantes et saisissantes : danseuse nue dans un bar, une jeune femme se remémore un moment de sa vie. Enfant, elle a reçu la visite d'un homme qui l'a agressée sexuellement. Périple intérieur douloureux, Le chapeau nous fait partager la douleur d'une femme à la mémoire maculée qui s'offre au regard des hommes.
Un après-midi d’été, une femme se caresse seule dans son lit. Entre balade jouissive et transe poétique, Babines est une ode au plaisir.