Ganja & Hess
Pour célébrer le Mois de l'histoire des Noirs, la Cinémathèque québécoise présentera 15 films iconiques de la Blaxploitation. Ce genre cinématographique qui connut son âge d'or dans les années 70 aux États-Unis, dans un contexte politique, économique et social volatile et contestataire, brise les codes de couleur. La galerie de portraits figés qui cantonnaient les Noir.e.s à une position servile est déboulonnée au profit d'une esthétique nouvelle de (re)valorisation identitaire. Ce cycle se propose de lever le voile sur une filmographie riche et hétéroclite où plusieurs sous-genres se côtoient (action, arts martiaux, horreur, western, mélodrame) avec pour objectif commun de rompre la perception essentialisante des expériences (de vie) afro-américaines. Pam Grier, Tamara Dobson, Diahann Carroll, Richard Roundtree, Sidney Poitier, Harry Belafonte interprètent à qui veut bien le voir que Black is beautiful!
Programmatrice invitée : Nelly Esmeralda Zarfi.
Flirtant avec les conventions de la blaxploitation et de l'horreur, le film indépendant révolutionnaire de Bill Gunn, Ganja & Hess, constitue une œuvre très stylisé et tout à fait original sur le sexe, la religion et l'identité afro-américaine. Duane Jones (La nuit des morts-vivants) incarne l'anthropologue Hess Green, qui est poignardé avec une ancienne dague cérémonielle par son assistant instable (le réalisateur Bill Gunn), lui conférant la bénédiction de l'immortalité... et la malédiction d'une soif de sang insatiable. Lorsque la belle et franche épouse de l'assistant, Ganja (Marlene Clark), part à la recherche de son mari disparu, elle et Hess forment un partenariat inattendu. Ensemble, ils découvrent à quel point le sang est puissant.
Le film sera présenté en version originale anglaise avec sous-titres français.
Bill Gunn
William Harrison Gunn était un dramaturge, romancier, acteur et réalisateur américain. Son film d'horreur classique culte Ganja and Hess a été choisi comme l'un des dix meilleurs films américains de la décennie au Festival de Cannes en 1973. Dans The New Yorker , le critique de cinéma Richard Brody l'a décrit comme "un cinéaste visionnaire laissé en marge de la période la plus ostensiblement libérée du cinéma américain". Le cinéaste Spike Lee avait dit que Gunn était "l'un des cinéastes les plus sous-estimés de son temps".
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