Guibert cinéma
Les écrits d’Hervé Guibert ont marqué le monde des lettres françaises. L’un des premiers écrivains à avoir relaté les années sida, il fut également critique, scénariste, photographe, en plus d’être un spectateur attentif du cinéma. Cette programmation proposée par la revue Spirale rassemble quelques œuvres cinématographiques phares qui ont marqué l’écrivain, en plus de présenter L’homme blessé, co-scénarisé avec Patrice Chéreau, La pudeur ou l’impudeur, opus final de l’écrivain malade, et Guibert cinéma, documentaire d’Anthony Doncque.
Une mise en lecture de son texte Les chiens ainsi que deux tables rondes portant respectivement sur l’image et le désir dans son travail vont également ponctuer ce cycle.
« Anthony Doncque dresse une biographie attentionnée de l’écrivain-journaliste-photographe Hervé Guibert (1955-1991), à travers le prisme malaisé de son rapport au cinéma. Pour cela, il fait intervenir des documents inédits (scénarios non réalisés, lecture de lettres), les témoignages de nombreux amis et collaborateurs, son œuvre photographique, des émissions de télévision et de larges extraits de son unique film, La Pudeur ou l’Impudeur. Le rapport d’Hervé Guibert à l’image est un rapport au désir, comme nous l’explique l’écrivain Claude Michel Cluny ; et la photographie qu'il a pratiquée avec talent était pour lui au seuil de sa fascination pour l’image animée. Pourtant, la plupart de ses projets cinématographiques seront avortés, dont un film sur et avec Isabelle Adjani (ici en voix off), enterré par la fuite de son interprète. Le scénario de L’Homme blessé, coécrit avec Patrice Chéreau qui en signe la réalisation (festival de Cannes 1983, César du scénario original 1984), sera une première tentative dont Guibert ne sortira pas très heureux, comme le raconte Yvonne Baby, directrice de la section culture du Monde à laquelle l’écrivain collaborait. Atteint du sida dès 1988, maladie qui va hanter ses derniers ouvrages, il réalise peu de temps avant sa mort La Pudeur et l’Impudeur, avec la productrice Pascale Breugnot : une "autofiction" poignante sur son rapport au corps malade et la peur de la mort. » (Pierre Eugène)
Anthony Doncque
Anthony Doncque a grandi à Annecy en Haute-Savoie. Après des études de lettres modernes à Lyon, il intègre La fémis dans le département production. Une fois diplômé, il est recruté par TS Productions où il a produit à ce jour une quinzaine de courts métrages, et deux longs métrages. Il a également réalisé le documentaire Guibert Cinéma.