Ivan le Terrible, 2e partie
Pierre Jutras a travaillé à la Cinémathèque québécoise pendant 33 ans, à titre de conservateur du cinéma québécois et canadien, puis de directeur de la programmation. Il nous a quittés tout récemment et pour lui rendre hommage nous avons auparavant eu la chance de préparer avec lui une carte blanche qui rend compte de ses moments forts de programmateur et de cinéphile (la redécouverte de Jean Epstein, son coup de coeur pour Ivan le Terrible, la révélation de Wang Bing et l'extraordinaire rétrospective consacrée à Manoel de Oliveira...).
« Ivan le Terrible demeure aujourd’hui l’une des plus fortes tentatives de confronter l'opéra, digne des plus grands tel Wagner. La méconnaissance étonnante envers ce film est incompréhensible. » – Pierre Jutras
Eisenstein a voulu présenter la saga du tsar Ivan le Terrible dans sa totalité. La première partie est de caractère épique alors que la deuxième est tragique. Le massif et le monumental s'effritent, comme le tsar dévoré par les ans, le pouvoir et le sang. Terminée en 1946, cette deuxième partie d'Ivan le Terrible a connu sa sortie publique beaucoup plus tard, en 1958.
Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein
Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein était un réalisateur et un théoricien du cinéma soviétique, pionnier de la théorie et de la pratique du montage. Il est notamment connu pour ses films muets Grève (1925), Battleship Potemkin (1925) et Octobre (1928), ainsi que pour les épopées historiques Alexandre Nevski (1938) et Ivan le Terrible (1944, 1958). En 2012, le magazine Sight & Sound a classé le Battleship Potemkin au 11e rang des plus grands films de tous les temps.
Pierre Jutras
Né en 1945 à Saint-Marcel-de-Richelieu, Pierre Jutras étudie la réalisation à l’Institut des arts de diffusion de Bruxelles dans les années 1970 où il s’initie au documentaire, à la fiction et au cinéma expérimental. La Cinémathèque québécoise l’embauche en 1978 à titre de Responsable du cinéma québécois et canadien. Il y est aussi le codirecteur du périodique Copie Zéro de 1979 à 1988. De plus, on lui doit la première restauration de Kamouraska, de Claude Jutra. Il devient Directeur de la conversation et de la programmation de la Cinémathèque en 1997, poste qu’il occupe jusqu’à son départ à la retraite en 2011. Parallèlement à ses activités professionnelles, il réalise Lamento pour un homme de lettres en 1988 et Petites chroniques cannibales 1 en 1997, premier segment d’une trilogie n’ayant jamais été complétée. Il s’est éteint le 22 juin 2023 à Montréal.
Photo : Denis Bernier | Collections de la Cinémathèque québécoise