L'affaire des divisions Morituri
À notre invitation, la directrice des collections de la Cinémathèque de Toulouse, Francesca Bozzano, nous a proposé une sélection des plus variées de courts et de longs métrages puisés dans leur catalogue. Dix séances de cinéma muet, expérimental, animé, underground, documentaire ou classique, incluant plusieurs restaurations réalisées par la Cinémathèque de Toulouse ou à partir d’éléments conservés dans leurs voûtes.
L'affaire des divisions Morituri sera précédé du court métrage Les aventures de Munchausen
Film d'animation basé sur les fameuses Aventures du baron de Münchhausen de Rudolph Erich Raspe.
Un bookmaker organise des combats de gladiateurs dans des souterrains clandestins. L’un d’eux, Ettore, va devenir le Spartacus des 80’s... Un film égaré entre Mad Max de George Miller et Dedans dehors d’Alain Fleischer. Une improbable histoire de gladiateurs sur fond « d’affaire allemande ». Paris clandestins, bookmakers de la mort et privation sensorielle. Un pamphlet punk tramé sur une aventure politico-policière. Hors système. Le premier film ossanginiste et une provocante catapulte brechtienne pour un cinéma de poésie post-nuke. Le CNC a restauré L’affaire des divisions Morituri dont la Cinémathèque de Toulouse conserve une copie unique dite « bleue » (un tirage avec un ton bleuté particulier). Cette copie bleue a été utilisée comme copie référence pour l’étalonnage. (Cinémathèque de Toulouse)
F.J. Ossang
F.J. Ossang est un poète, écrivain, chanteur et réalisateur français. Il réalise ses trois premiers films, deux courts et un long, alors qu’il étudie à l’Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC) en France. Son film de fin d’études, L'affaire des divisions Morituri (1985), est un essai de science-fiction en noir et blanc dans lequel il joue aux côtés de Lionel Tua, Philippe Sfez et les membres du groupe punk-rock Lucrate Milk. Marqué par le cinéma muet et l'expressionnisme, le cinéma de F.J. Ossang démontre une fascination pour les films de genre qui se mêle à plusieurs styles pour former une combinaison assez personnelle. Ainsi, il peut aborder l'anticipation et la science-fiction dans Le trésor des îles Chiennes (1990), ou encore le film noir et le road movie dans Docteur Chance (1997), tout en conservant une exigence en matière de photographie et de cadrage : l’une de ses marques de commerce. Comme l'indique la programmatrice Laurence Reymond à l’époque, le cinéma d’Ossang se donne l'apparence de la dérive, mais n'abandonne jamais son cap ultime : l'extase. Ce dernier remporte le Léopard de la meilleure réalisation à Locarno avec 9 doigts en 2017.