Leçons de cinéma de Godard à Montréal, programme 1
En 1978, Jean-Luc Godard est invité par Serge Losique à l'Université Concordia afin de donner des cours sur l'histoire du cinéma. Il s'agit d'un moment-clé dans le parcours du cinéaste franco-suisse, où après de nombreuses expérimentations, il va bientôt retourner, à sa manière et en apparence, à une forme de cinéma plus traditionnelle.
Leçon du 14 avril 1978 (cours #1)
Films abordés : Fallen Angel (Otto Preminger, 1945), À bout de souffle (Jean-Luc Godard, 1958)
Dans les voûtes du service audiovisuel de l’Université Concordia, dormaient des bandes vidéo ½ pouces noir et blanc. Elles contenaient 14 leçons de Jean-Luc Godard, échelonnées du 14 avril 1978 au 21 octobre 1978. Les séances consistaient en de longues et brillantes suites de digressions (souvent ininterrompues), lancées à partir des questions du public ou de Serge Losique. On y retrouve des réflexions éblouissantes sur le montage, l’économie, les acteurs et les actrices, la guerre, l’engagement politique, les médias, et on assiste à la mise en mouvement d’une pensée unique. Le public de la Cinémathèque québécoise est invité à assister à la première présentation canadienne de trois de ces leçons.
Jean-Luc Godard
Né à Paris en 1930, Jean-Luc Godard grandit au bord du lac Léman, se passionnant en premier lieu pour la peinture. Après la Seconde Guerre mondiale, qu'il passe à l'abri en Suisse, sa famille l’envoie étudier à Paris, mais Godard y fréquente surtout les ciné-clubs et la Cinémathèque française. À l’aube des années 1950, il fréquente le Ciné-club du quartier latin où il fait la rencontre décisive de Maurice Schérer (bientôt Éric Rohmer), François Truffaut, Claude Chabrol et Jacques Rivette entre autres, avec lesquels il fait ses premiers pas en tant que critique et se lance dans l’aventure des Cahiers du cinéma. Après la réalisation de quelques courts métrages, il passe au long dans la foulée de François Truffaut en réalisant en 1960 À bout de souffle, qui contribue au coup d’envoi de la Nouvelle-Vague. Il ne cessera de tourner jusqu’aux années 2010, constituant au fil des décennies une œuvre exploratoire qui a toujours repoussé les limites du cinéma.
Photo : ©Bertrand Carrière | Collections de la Cinémathèque québécoise