Après plusieurs films portraits jamais univoques de figures culturelles québécoises, Simon Beaulieu, qui est aussi scénariste, poursuit une trajectoire rapprochant son propos du film-essai. En plus de montrer ses films, la carte blanche que nous lui offrons témoigne de la diversité de ses influences et de l'éclectisme de ses goûts.
En présence de Simon Beaulieu
L'initiateur du happening à Montréal, le Borduas des années 60, le leader d'une génération, un peintre qui a représenté des joueurs du Canadiens de Montréal, un candidat du Parti Rhinocéros, un type qui portait des perruques, qui déboulait des escaliers dans un vernissage pour attirer l'attention, un artiste qui transforma sa maison en œuvre d'art, un homme qui peignait partout, même sur ses armoires de cuisine, un type qui aimait se filmer lui-même, un des plus grands représentants du pop art au Canada, un polémiste, un performeur, un tourmenté, un défenseur de la démocratisation de l'art... Des vidéos maisons s'apparentant au journal intime, du 8 mm, du 16 mm, du VHS, des archives radios et télévisuelles, pas de musique, pas de narration, juste une vie, un regard à l'état brut sur un artiste, c'est tout... documentaire sur la vie et l'œuvre du peintre Serge Lemoyne.
Simon Beaulieu
Cinéaste et scénariste, Simon Beaulieu a écrit et réalisé trois longs métrages documentaires abordant la question de l’engagement de l’artiste dans la société et celle de la survivance de la culture québécoise : Lemoyne sur le peintre Serge Lemoyne en 2005, Godin sur l’écrivain et politicien Gérald Godin en 2011, ainsi que Miron : un homme revenu d’en dehors du monde en 2014, documentaire exploratoire sur le poète québécois Gaston Miron présenté dans de nombreux festivals internationaux. En 2019, il coscénarise et signe les dialogues de La grande noirceur de Maxime Giroux. Il réalise la même année un quatrième long métrage, Le fond de l’air, dans lequel il se tourne vers la forme de l’essai expérimental pour aborder la question de l’anthropocène et la crise environnementale.
Photo : Frédérick Pelletier