Papa à la chasse aux lagopèdes
Le cinéma a toujours raffolé des histoires d’évasion. Récits épiques ou huis-clos intimistes, films de guerre ou de prison, tragédies ou comédies, celles-ci reflètent autant les injustices, la violence et les conflits qui déchirent les hommes que leur propension à la solidarité et à la compassion. L’inventivité que les personnages consacrent à s’échapper renvoie à celle des cinéastes qui mettent en scène leur emprisonnement pour mieux le faire éclater : un jeu toujours minutieux, sur fond de contraintes spatiales et de course contre la montre.
Vincent Lemieux, merveilleusement interprété par François Papineau, est un PDG que la police recherche pour avoir fraudé des particuliers. Il se confie à sa caméra, derrière laquelle il voit ses filles à qui il explique les raisons de sa fuite. Ses multiples personnalités ressurgissent, autant d’anges que de démons, et montrent que quelque chose ne tourne pas rond, tout comme dans le monde de la finance.
Robert Morin
Robert Morin est un réalisateur, scénariste, acteur et directeur de la photographie québécois. En 1977, avec des amis, il fonde la Coop Vidéo. Morin marque les esprits en 1992 avec son film policier Requiem pour un beau sans-cœur. Il a pu compter sur le talent de comédiens engagés comme Gildor Roy et Brigitte Paquette pour assumer sa démarche narrative expérimentale sans compromis. Il s'agit d'un des films les plus célébrés de sa filmographie. Il figure aussi parmi les fondateurs de PRIM vidéo, conçu comme un centre d'accès à de l'équipement de tournage dans un premier temps, à la suite de la dissolution du centre d’artistes montréalais Véhicule Art.
Photo : André-Line Beauparlant | Collections de la Cinémathèque québécoise